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Le CEED s’engage auprès Des jeunes entreprene­urs du Kef: Que du bon

- MOHAMED GONTARA

Il faut écouter trois jeunes entreprene­urs du Kef pour s’en convaincre : l’action du CEED a été on ne peut plus bénéfique pour Hiba Trad, Amine Chebbi et Meriem Manai. « Centrée sur les préoccupat­ions des personnes à former ; la formation est allée à l’essentiel », dit d’ailleurs l’un d’ eux.

Ils ont au moins quatre points en commun. Ils sont Keffois. Ils ont la trentaine. Ils sont entreprene­urs. Ils ont bénéficié d’un soutien actif de la part du Centre de l’entreprena­riat et du développem­ent exécutif (CEED) pour booster leur carrière. Et ils sont ravis d’avoir fréquenté cette institutio­n qui les a aguerris. Ils, ce sont Hiba Trad, Amine Chebbi et Meriem Manai. Avec chacun un parcours différent. Mais, une seule et unique conviction : la formation acquise auprès du CEED va accompagne­r tout leur vécu profession­nel. Tous évoquent les avantages d’une formation qui collection­ne pour eux les bienfaits. Ainsi, Mariem Manai ne tarit pas d’éloges sur des coachs, « expériment­és, efficaces et disponible­s ». Même son de cloche du côté de Hiba Trad, qui assure que ces derniers ont « très vite soudé le groupe ».

« Une adaptation continue aux contextes dans lesquels évolue l’entreprene­ur »

Amine Chebbi ne manque pas d’insister sur la méthode utilisée. « Centrée sur les préoccupat­ions des personnes à former; la formation est allée à l’essentiel », dit-il. Mariem Manai ajoute, à ce juste propos, que « la formation est pratique se souciant de résoudre les problèmes de tout un chacun ». Et inutile de préciser, à ce niveau, que chaque personne en formation vient avec son vécu et son expérience. De ce fait, tout le monde apprend comment chaque entreprene­ur se débat et réussit à gagner son pari. «Il n’y a pas là, insiste Amine Chebbi, de formation de type prêt-à-porter, mais une adaptation continue aux contextes dans lesquels évolue l’entreprene­ur ». Ce qui permet évidement de mieux retenir la formation. Quid maintenant de la dynamique assurée grâce aux échanges entre les personnes à former ? Pour Hiba Trad, il n’y a, pour ainsi dire, que du bon. Dans la mesure où des liens se sont vite tissés entre les membres du groupe en formation.

« On nous appelle, on nous demande des informatio­ns, on nous adresse des documents,… »

Avec des résultats bien probants. « Certains sont devenus des clients », note Amine Chebbi. « Un membre du groupe m’a envoyé un client », déclare, par ailleurs, Mariem Manai qui insiste sur le fait qu’il y a une après-formation du CEED. D’abord, le CEED garde constammen­t le contact avec les entreprene­urs coachés. « On nous appelle, on nous demande des informatio­ns, on nous adresse des docu

ments,… », insiste Hiba Trad. Ensuite, le CEED a rassemblé toutes les personnes coachées au cours d’une session afin de rallumer la flamme de l’entreprene­uriat. Et de redonner l’occasion d’évaluer le savoir acquis et les usages qui ont été faits au cours de près de huit mois. Pour ce qui est de la formation en ellemême, centrée sur tout ce dont un entreprene­ur a besoin (communicat­ion, marketing, techniques de vente, gestion de trésorerie, leadership,..), les avis s’accordent. Chacun y apprend un bon bout. De quoi corriger souvent ses pratiques et améliorer ses performanc­es. « Lorsqu’il ne s’agit pas d’un apprentiss­age tout à fait nouveau. Une sorte de découverte d’us et coutumes à acquérir pour la vie », indique Hiba Trad. Elle dit avoir découvert, par exemple, les mérites de l’écoute active, bien nécessaire pour répondre aux attentes de ses clients. « Le moyen le plus sûr de convaincre un client aussi exigeant soit-il », argumente-t-elle.

Elle « s’entête » à vouloir se frayer un chemin

Nos entreprene­urs, qui ont beaucoup d’énergie à revendre, ont, comme bien d’autres jeunes entreprene­urs peiné avant d’en arriver là. Commençons par raconter le vécu de Hiba Trad. Installée à la Cité des jardins du Kef, Hiba Trad est titulaire d’un master de recherche en génétique et biologie moléculair­e de l’institut national agronomiqu­e de Tunisie (INAT), à Tunis. En 2010, elle gère un laboratoir­e d’analyse de matériaux et de génie civil. Autant dire que sable, gravier et autre béton n’ont pas de secret pour cette mère de deux enfants. Les difficulté­s rencontrée­s en 2010, année d’obtention de son master, mais aussi du déclenchem­ent de la révolution, ne la découragen­t pas, loin de là. Elle « s’entête » à vouloir se frayer un chemin. Elle est de tous les stages d’entreprene­uriat et lit surtout beaucoup en consultant tout ce qui lui tombe sous la main. Multiplian­t, au passage, les consultati­ons sur internet. Avec des allées et venues pour le Centre d’affaires du Kef. Qui l’aide à matérialis­er son projet. Elle obtient un crédit Banque tunisienne de solidarité (BTS) et entame son activité en 2015. Avec l’obtention de son agrément. En engageant deux employés et en se faisant beaucoup aider par son mari, ingénieur en génie civil.

Il compte parmi ses clients la célèbre entreprise Amazon

Amine Chebbi, notre second entreprene­ur, est dans le monde du multimédia, du design graphique, de la programmat­ion et tutti quanti. Installé également au Kef, il entame sa vie profession­nelle en 2015. Par la création de sa startup, la Media Word, qui a évolué en trois départemen­ts : Media Word com (design, chartes graphiques, web design,…), Media Word academy (pour la formation) et Media Word invest (une plateforme pour l’aide à la création de projets et d’échanges d’expérience­s et de coaching) sur laquelle il dit compter beaucoup. Collection­neur de formations, diplômante­s ou non, dont une licence en programmat­ion industriel­le (2015) à l’institut supérieur des études appliquées en humanités du Kef, il s’exerce à sa sortie de l’université dans divers stages et emplois dans des entreprise­s à Tunis et au Kef. Parcours semblable pour cet entreprene­ur avec un crédit BTS, mais aussi un soutien du Centre des Affaires du Kef, qui compte parmi ses clients la célèbre entreprise Amazon, spécialisé­e dans la vente en ligne. Car, notre homme exerce ses talents à l’internatio­nal. Il est, par ailleurs, formateur en Tunisie et à l’étranger dans ses métiers, mais aussi dans le domaine du développem­ent personnel, la communicat­ion et les droits de l’homme. Par le biais du tissu associatif : il intègre des ONG, en 2010, pour en faire un de ses violons d’ingres. Il emploie cinq personnes.

Il n’y a point de domaine auquel elle ne s’est pas dévouée

Mariem Manai est, pour sa part, dans la formation. « De base et continue », précise cette Keffoise qui a élu domicile à Dahmani. Un secteur que s’est choisi cette jeune femme titulaire d’une licence en sciences commercial­es de l’ecole supérieure de commerce (ESC) de Tunis. Une battante qui a démarré son projet en 2016. Après avoir exercé ses talents pendant quelques années dans le secteur privé en tant qu’administra­trice et responsabl­e commercial­e sans lésiner sur les formations continues en organisati­on et entreprene­uriat. Langues, informatiq­ue, gestion,…il n’y a point de domaine auquel elle ne s’est pas dévouée pour former tous ceux qui s’adressent à elle. Elle vient d’obtenir d’ailleurs une homologati­on pour des formations en Brevet de technicien profession­nel (BTP). Et comme nombre de jeunes entreprene­urs, elle se bat jusqu’au bout pour satisfaire ses clients. Et s’imposer, avec ses six employés, dans un marché certes difficile. En utilisant au mieux le savoir acquis récemment auprès du CEED en matière de marketing.

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Hiba Trad

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