LA TUNISIE, UNE LUEUR D'ESPOIRE MALGRÉ TOUT!
En marge de la conférence Womenpreneur Tour Tunis, le Manager a rencontré Sana Afouaiz, fondatrice et CEO de Womenpreneur Initiative et Jessica Bodmann, technical Assistance Officer à Finance in Motion, maison mère du Sanad. En effet, cet événement est le fruit d’un partenariat entre ces deux organismes agissant au profit de l’entrepreneuriat féminin. Interviews. Jessica Bodmann, technical Assistance Officer à Finance in Motion Parlez-nous de Finance in Motion
Finance in Motion est un gestionnaire d’actifs à impact basé à Francfort. Nous avons sous gestion plusieurs fonds focalisés principalement sur le développement durable sous ses différents aspects. Parmi ces fonds on trouve Sanad, dédié aux PME, dans la région MENA. Ce fonds a été créé en 2011 par le gouvernement allemand avec le concours de bailleurs de fonds publics, tels que l’union Européenne et la KFW, ainsi que d’investisseurs privés.
La question genre fait-elle partie de vos axes d’activité ?
Nous sommes conscients que le financement est une condition nécessaire pour réussir tout projet. Mais elle est loin d’être suffisante. Les entrepreneurs ont en effet de l’accompagnement qui leur permet de développer leurs compétences et donc leur business. C’est dans ce contexte que nous avons mis en place l’entrepreneurship Academy qui offre aux futurs et actuels entrepreneurs du mentoring, de la formation, mais aussi de l’incubation et de l’accélération. Et avec le soutien de partenaires financiers, nous développons des produits gender-smart qui permettent de soutenir les femmes entrepreneures.
Pourquoi avez-vous choisi la Tunisie ?
Nous pensons que la Tunisie a réalisé d’énormes avancées dans l’entrepreneuriat grâce notamment aux réformes qui ont été entreprises ces dernières années. La Tunisie jouit aussi d’un secteur financier développé et robuste, ce qui permet aux entrepreneurs le luxe de se focaliser sur des problématiques assez développées et avec un grand potentiel.
Sana Afouaiz, fondatrice et CEO de Womenpreneur Initiative Pourquoi avez-vous lancé Womenpreneur ?
Encourager les femmes à emprunter la voie de l’entrepreneuriat est crucial pour le développement des économies des pays de la région. Mais ce qui est aussi important est d’encourager ces femmes à s’orienter vers l’entrepreneuriat du futur, au lieu de l’entrepreneuriat de survie auquel souscrivent nombre d’entre elles. Nous avons choisi de nous focaliser sur ce volet c’est parce que la région est en train de faire face à de sérieux problèmes, à savoir la crise économique, politique et sociales, que seules des solutions radicales peuvent surmonter.
Pour ces femmes qu’offrez-vous ?
Nous visons essentiellement les femmes actives dans le secteur des TIC pour lesquelles nous mettons à disposition un certain nombre de ressources, des espaces et des plateformes pour les femmes entrepreneures ou qui aspirent à l'être.
Comment trouvez-vous la situation de la femme entreprneure en Tunisie ?
Malgré les avancées dans les textes juridiques en Tunisie, les inégalités persistent faisant en sorte que les femmes continuent de faire face à plusieurs difficultés. Cela fait que, malheureusement, une grande partie des compétences féminines dans les TIC reste inexploitée. À travers Womenpreneur, nous essayons de sensibiliser les décideurs quant à l’importance de pallier ce manquement. Mieux encore, nous essayons de braquer les feux des projecteurs sur les femmes inspirantes dans le monde du digital afin d’en faire des role models pour les prochaines générations.
Qu’avez-vous prévu après l’achèvement de votre tournée Maroc-tunisie-jordanie ?
L'objectif de ce projet est d’avoir un aperçu sur la situation sur le terrain afin de préparer un policy paper que nous allons présenter aux décideurs dans ces pays. Il s'agit de la première policy paper dans la région, dédiée à la femme dans le digital. Cette tournée était aussi l’occasion pour filmer un documentaire qui mettra en valeur les success stories. Il sera diffusé dès janvier prochain sur TV5.