Le Manager

DES PROGRÈS, MAIS BEAUCOUP RESTE À FAIRE

- MOUNIR ZALILA

Un grand pas devrait être franchi à compter du 1er mars 2020 en matière de bannisseme­nt de l'usage de sachets plastiques à usage unique dans la grande distributi­on. Déjà, au tout début de ce même mois en 2018, le recours à cet emballage a disparu des caisses des grandes surfaces et des officines. Décidément, cette date du 1er mars n'est pas favorable à ce matériau-plaie, des plus nocifs à notre environnem­ent. Il est omniprésen­t dans le paysage au point qu'il donne l'impression de pousser dans les arbres tant ses filaments, généraleme­nt blancs mais parfois colorés, sont accrochés au moindre arbuste, à la moindre branche d'arbre. C'est qu'avec 350 sacs consommés par habitant et par an en Tunisie, soit 4.2 milliards de sachets en plastique jetés annuelleme­nt dont 3 milliards produits localement et 1.2 milliard importés, il était temps de tirer la sonnette d’alarme ! Toutefois, ce fléau du sachet plastique n'est pas propre à la Tunisie. Ces quelques chiffres, livrés en 2018 par un rapport du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnem­ent) sur l'usage/le recours au sachet plastique, nous interpelle­nt tous dans le monde et donnent le tournis : 1,5 million d'animaux tués par le plastique annuelleme­nt; chaque seconde près de 160 000 sacs plastiques, 10 millions à la minute sont distribués dans le monde, soit plus de 5.000 milliards de sacs chaque année. Une catastroph­e pour l'environnem­ent ! Car selon ce même rapport, un sac plastique sert en moyenne 20 minutes (pour les courses) puis finit, le plus souvent, comme sac-poubelle. Cet usage unique puis cette fin de vie dans nos déchets posent de réels problèmes, la durée de dégradatio­n de cet emballage, dans l'environnem­ent, étant d'environ 400 ans. Pour ces raisons, de plus en plus d'états dans le monde interdisen­t totalement l'usage des sacs en polyéthylè­ne. Aujourd’hui, le mouvement est devenu plus global avec plus de 90 pays dans le monde, dont 34 pays d’afrique, qui ont totalement interdit les sacs plastiques à usage unique. En 2002, le Bangladesh fut le premier pays au monde à l'interdire. A l'échelle du continent, c'est du Rwanda que nous vient le plus ferme exemple. Ce pays est devenu le premier pays d'afrique à se débarrasse­r totalement du sachet plastique. Ainsi, depuis 2004, le pays a strictemen­t interdit la production, l’importatio­n comme l’utilisatio­n de sacs en polyéthylè­ne. Depuis, le régime de Kigali n’a pas dévié de cette ligne et les contrevena­nts risquent jusqu'à six mois de prison ferme. Mais en matière d'écologie, la répression ne suffit pas. Afin de mettre en place un cercle vertueux, des campagnes de prévention et d'informatio­ns sont à mener dans les établissem­ents scolaires, au sein des entreprise­s et à travers les médias. Des communauté­s, comme des associatio­ns, s'organisent, parfois, pour des travaux communauta­ires de nettoyage dans leurs quartiers respectifs. Car la sensibilis­ation à la collecte de tous les déchets plastiques, dans leur ensemble, doit demeurer constante et la loi des 3 R; Réduire-réutiliser-recycler, un slogan qui, martelé à longueur de temps, doit pouvoir finir par s’imposer.

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