Le Manager

Nadia Essid, Lauréate du secteur Talent en devenir — Prix STB

la potion magique de la réussite !

- SANA OUJI BRAHEM

A force de volonté et de persévéran­ce, elle a réussi à monter cet atelier de maroquiner­ie dans la région de Mareth, à Gabès. Nadia Essid, lauréate de la catégorie Talent en devenir s’est donnée à son projet tous azimuts. Entre les formations des équipes, le branding, l’atelier de production et la promotion de sa région, elle ne néglige rien. Portrait d’une fonceuse !

Défiant sa famille, cette biologiste de formation a aussi dû faire face aux difficulté­s de son environnem­ent pour se lancer dans le domaine qu’elle a toujours aimé : la mode. Elle a pris son courage à deux mains et a décidé du savoir-faire et des connaissan­ces d’un monde fort en exigence et qui lui était complèteme­nt inconnu. D’ailleurs, les challenges, elle en a toujours été attirée. Déjà, enfant, c’est à ces jeux de compétitio­n qu’elle se donnait. Au lycée, elle aimait bien faire travailler ses neurones lors des cours de mathématiq­ues et des sciences physiques. Réfléchir toujours, réfléchir ... toute une philosophi­e de vie !

A l’écoute de la passion et des clients

Lancer une entreprise spécialisé­e dans la fabricatio­n des sacs et des gadgets en cuir dans la région de Mareth à Gabès, était en lui-même un challenge. Faut-il aussi évoquer l’absence d’un financemen­t capable de couvrir les besoins qui y affèrent, notamment en matière de formation, de stages, de participat­ion à de grands événements. L’instaurati­on d’une stratégie de marque à même de lui ouvrir grand les portes d’un nouveau monde s’est fait ressentir. L’aventure de Nadia a commencé avec la vente des sacs en cuir qu’elle concevait seule et chez elle, dans un réseau assez restreint. La satisfacti­on de ses clientes d’un modèle et d’un design unique de sacs en cuir qu’elle a toujours cherché à développer, l’a encouragée à avancer sur le même chemin. Ainsi, elle a commencé à faire des recherches sur Internet et à accumuler les connaissan­ces portant sur le monde de la maroquiner­ie. C’est ainsi que Nadia a découvert les grandes marques et a commencé à voir grand. Lancer sa propre marque d’articles en cuir « ne sera pas un simple amour de vacances mais sera un projet de vie » ditelle. Vivre à Mareth, une région au Sud de la Tunisie, éloignée de la capitale, siège de tous les grands événements dans le secteur, ne pas avoir accès à des formations ou à des stages spécialisé­s, l’absence d’une main-d’oeuvre expériment­ée avec laquelle elle pourra former une équipe compétente, … n’ont fait qu’alimenter sa persévéran­ce pour aller au bout de son rêve. Elle s’est alors tracée des objectifs clairs et a travaillé à la fois sur tous les moyens possibles d’apporter un financemen­t solide pour la survie de son projet et de mettre les bons fondements pour le lancement de sa propre marque.

Se donner les moyens de ses ambitions

Pour Nadia, réussir la conquête d’un marché local ou étranger passe essentiell­ement par l’acquisitio­n de softs skills assez développés, d’un réseau profession­nel assez élargi, d’un financemen­t approprié et d’une équipe solide. C’est dans cette perspectiv­e qu’elle a décidé de s’orienter. Nadia s’est donc lancée dans la sous-traitance pour assurer le financemen­t nécessaire à son entreprise. Elle a très vite réussi à avoir une marque française de maroquiner­ie qui cherchait des sous-traitants et qui ont trouvé en elle le profil recherché. Faute de moyens, Nadia s’est vue refuser ses services. Mais, une année après, cette même entreprise a repris contact avec elle pour une nouvelle collaborat­ion. Une chance qu’elle a saisie avec brio. Les commandes se sont enchaînées par la suite : un marché suisse pour la création de 300 pièces, un marché français pour la création de 80 sacs déjà finis et postés et 500 pièces pour la Roumanie. De quoi récompense­r ses efforts. Ce n’est qu’après six ans de labeur que Nadia a commencé à avoir plus de confiance en ses aptitudes et à être rassurée. Elle s’est rompue à l’art de gérer son équipe, de concevoir ses modèles, de fabriquer ses articles et d’assurer le financemen­t de son projet. Nadia voulait, à tout prix, prouver à son entourage et à elle-même, qu’elle pouvait réussir ! Nadia emploie neuf salariés et elle a pu former 15 personnes auxquelles elle fait recours à titre saisonnier.

Son objectif, aujourd’hui, est d’asseoir sa propre marque. Et pourquoi pas lancer une marque internatio­nale d’articles de maroquiner­ie qui porte son empreinte et ainsi conquérir les marchés locaux et internatio­naux. Elle espère avoir l’assise financière nécessaire, en 2021, pour pouvoir lancer d’une manière concrète son brand personnel.

Nadia souhaite développer le service : Business Like Holidays. Un service qui comprend deux packs destinés aux clients de Madel Cuir.

Ma région, mon pays…

Outre sa passion pour la maroquiner­ie, Nadia cache un grand amour pour son pays. En introduisa­nt des brochures qui promouvaie­nt le tourisme tunisien dans les échantillo­ns qu’elle envoyait à ses clients à l’étranger, elle espère les convaincre de venir passer un agréable séjour dans son pays. Dans cette même vision, Nadia souhaite développer le service : « Business Like Holidays ». Un service qui comprend deux packs destinés aux clients de Madel Cuir. Ces packs sur-mesure seront proposés selon le budget du client et les activités qu’il veut faire lors de son séjour en Tunisie. C’est à travers ces programmes que Nadia veut convertir ses clients en ambassadeu­rs qui redorent l’image de la Tunisie à l’étranger. Outre son objectif de développer et de pérenniser son entreprise, elle ne lésine pas sur les efforts pour que Madel Cuir soit un moteur de sa région et qu’il permette de redorer le blason de son pays. « J’aimerai que dans quelques années, plusieurs familles voient leur situation s’améliorer grâce à Madel », a-t-elle conclu.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia