Quand Fumie Hirara enchante les muses du Bardo

A l'occasion de la célébration du soixantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Tunisie et le Japon, la musicienne Fumie Hirara a donné un brillant récital au musée du Bardo.

A l'occasion de la célébration du soixantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Tunisie et le Japon, la musicienne Fumie Hirara a donné un brillant récital au musée du Bardo. Entre dialogues inédits entre le koto et le qanoun et compositions populaires nippones, la musique a ouvert le chemin à une vaste rétrospective de la photo japonaise contemporaine, en exposition au Bardo jusqu'au 18 septembre...

Pour Fumie Hihara, la Tunisie est devenue une destination pas comme les autres. Depuis deux ans, cette artiste japonaise en est à sa troisième performance en Tunisie et a découvert dans notre pays de nouvelles manières de cultiver l'art du Koto et du Shamisen, deux instruments de musique japonaise classique dans le maniement desquels elle excelle.

A la rencontre de la musique traditionnelle japonaise

C'est par le Koto que Fumie Hihara a été découverte par le public tunisien. C'était à l'acropolium et les présents à son récital de l'octobre musical 2014 avaient pu découvrir et la subtilité de cet instrument et la grande virtuosité de l'artiste japonaise. Une année plus tard, la musicienne japonaise faisait son retour en Tunisie et se produisait au festival international de Carthage dans le cadre d'un concert-fusion conçu par Amina Srarfi qui avait alors réuni autour d'elle des musiciens de plusieurs traditions. Là encore, le succès fut au rendezvous. Selon l'adage bien connu: jamais deux sans trois... C'est désormais chose faite pour Fumie Hirara qui se trouve actuellement en Tunisie où elle donnait jeudi dernier un récital au musée du Bardo à l'occasion du coup d'envoi de la célébration du soixantième anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques entre la Tunisie et le Japon.

Pour cette circonstance, la musicienne a joué du koto accompagnée par trois Tunisiennes au qanoun, au luth et au tambourin. Les musiciennes tunisiennes qui font partie de la formation El Azifet ont contribué à créer une atmosphère de métissage artistique surtout à travers les dialogues

entre le qanoun et le koto qui sont des instruments relativement proches. Le choix musical a été on ne peut plus éclectique. En effet, l'artiste japonaise a d'abord interprété une pièce musicale tunisienne traditionnelle puis une composition en hommage à l'anniversaire que nous célébrons. Ensuite, le récital s'est achevé sur des mélodies populaires japonaises spécialement arrangées pour le koto.

Ce qui se dégageait de ce récital, c'est la grande maîtrise de Fumie Hirara qui joue de ces instruments traditionnels depuis son plus jeune âge. D'une double formation traditionnelle et universitaire, elle est en effet maître de koto depuis l'âge de 17 ans et partage son temps entre la pratique artistique et l'enseignement. En ce sens, la musicienne japonaise a aussi conduit une master-class à la Rachidia de Tunis dans la matinée du jeudi, permettant ainsi à un groupe de musiciens tunisiens de découvrir les subtilités de cet instrument et sa proximité du qanoun tunisien.

Le volet culturel d'une grande commémoration

Un troisième séjour bien rempli pour Fumie Hihara qui, c'est promis, reviendra très prochainement en Tunisie. Pour l'heure, après le coup d'envoi des manifestations du soixantenaire sous l'égide de l'ambassade du Japon et du ministère de la Culture, une grande exposition de photographies se tient actuellement au musée du Bardo et se poursuivra jusqu'au 19 septembre. Cette exposition propose de découvrir la photo japonaise des années 1970 à nos jours à travers une vaste rétrospective. Tout de suite après cette exposition, la maison de la Culture Ibn Rachiq devrait accueillir des journées du film japonais du 15 au 23 octobre prochains. Ces deux manifestations ainsi que le récital de Fumie Hihara constituent le volet culturel de la commémoration du soixantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Tunisie et le Japon.