Les entreprises tunisiennes entre optimisme et essoufflement
Comment se comportent les entreprises tunisiennes et comment se portent-elles ? Face à une conjoncture nationale et régionale défavorables, exacerbée par les tensions tous azimuts, plusieurs chefs d'entreprises paniquent, s'alarment et lancent un appel de détresse et revendiquent des mesures urgentes à même d'assurer la pérennité de leurs affaires et la sauvegarde des postes d'emploi. Toutefois et contre toute attente, le baromètre 2016 des entreprises tunisiennes élaboré par le Cabinet Ernst & Young traitant du moral, des préoccupations et des perspectives des dirigeants d'entreprises fait montre d'un certain optimisme.
• L’UTICA appelle à reconsidérer la composition du gouvernement
Comment se comportent les entreprises tunisiennes et comment se portent-elles ? Face à une conjoncture nationale et régionale défavorables, exacerbée par les tensions tous azimuts, plusieurs chefs d’entreprises paniquent, s’alarment et lancent un appel de détresse et revendiquent des mesures urgentes à même d’assurer la pérennité de leurs affaires et la sauvegarde des postes d’emploi. Toutefois et contre toute attente, le baromètre 2016 des entreprises tunisiennes élaboré par le Cabinet Ernst & Young traitant du moral, des préoccupations et des perspectives des dirigeants d’entreprises fait montre d’un certain optimisme. Au total, plus de 120 dirigeants et leaders d’opinions ont participé à cette enquête. Ils représentent plus de 88 entreprises et groupes avec plus de 130 000 employés pour un total de chiffres d’affaires supérieur à 16 000 millions de dinars tunisiens. « Malgré la conjoncture, les décideurs se déclarent optimistes par rapport à l’évolution de leur activité », soulignent les résultats de l’enquête. 54% d’entre eux s’attentent à une amélioration de leur activité en 2016. En dehors de cette note d’optimisme, les entrepreneurs interviewés sont sceptiques quant à une éventuelle baisse de leur chiffre d’affaires et ce compte tenu d’une conjoncture nationale défavorable.
L’instabilité politique et sécuritaire : première préoccupation des entreprises Les facteurs entravant l’activité des entreprises demeurent toujours les mêmes et ce sont essentiellement : la situation sécuritaire, l’environnement politique et géopolitique. « L’instabilité sécuritaire, notamment le terrorisme, est la première des préoccupations pour 66% des dirigeants interviewés. La situation sociale, notamment la pression des organisations syndicales, est également pointée du doigt par 55 % des dirigeants », ajoute la même source. Au niveau micro-économique, les doléances des entreprises gravitent autour d’un même axe celui principalement autour de la lenteur et la complexité des services administratifs. Ainsi la lourdeur administrative, le climat social, la corruption administrative et la législation du travail sont les principaux écueils qui se dressent et entravent t l’investissement. L’instabilité sécuritaire et la dégradation de la situation économique demeurent les principales préoccupations qui agacent les chefs d’entreprises qui ne se découragent pas comme en témoigne la hausse des intentions d’investissement pour les investisseurs nationaux. Près de neuf dirigeants sur dix envisagent de mettre en oeuvre des projets d’investissement ou de restructuration. Toutefois, « la moitié des dirigeants interrogés exclue l’idée d’investir dans des régions de l’intérieur dans un horizon prévisible. Ils mettent en avant la conjoncture actuelle qu’ils jugent défavorable, l’absence d’attractivité intrinsèque de ces régions mais également le manque de visibilité politique, sociale et sécuritaire dans ces régions ». L’UTICA appelle à reconsidérer la composition du gouvernement Cela dit et hormis ce sondage d’opinion et en l’absence de mesures drastiques permettant d’améliorer l’environnement terni des affaires, nombreuses entreprises ne pourront plus résister et situent leur capacité de résilience à deux années. D’où l’appel fait par les organisations professionnelles dont L’UTICA et la CONECT pour une concertation autour de l’entreprise. L’UTICA a présenté avant-hier sa vision pour les priorités du gouvernement d’union nationale dont on retiendra : garantir la continuité de fonctionnement des services publics vitaux et de toutes les installations logistiques associées à l'activité économique, en particulier les ports, les aéroports et les routes, redonner sa valeur au travail et lutter contre la faible productivité et le phénomène croissant de l'absentéisme, accélérer l’adoption des réformes économiques nécessaires (réexamen de la loi sur le partenariat entre les secteurs public et privé, adoption du nouveau code d'investissement et réforme du système fiscal et reconsidérer la composition du gouvernement.