Le Temps (Tunisia)

La frontière cadenassée, les réfugiés syriens tentent de forcer le passage

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Depuis six mois, la Turquie a cadenassé sa frontière avec la Syrie. De nombreux réfugiés syriens ne peuvent plus entrer dans le pays, rappelle RFI. Mais chaque jour, nombre d’entre eux tentent de forcer le passage. «Il y avait des bombardeme­nts sur la route, à un moment j’ai reçu un éclat dans la jambe, c’est un miracle si je suis là ce soir avec mon fils», témoigne Oum Jawad, réfugiée syrienne. «Ca fait un mois que j’essaye de quitter la Syrie, j’ai fait au moins 25 tentatives. A chaque fois que j’arrivais à passer, je me faisais arrêter par les gendarmes. Il me relâchait deux jours après, et je recommença­is.» Selon l’organisati­on Human Rights Watch (en anglais), les gardes-frontières turcs n’hésitent plus à ouvrir le feu pour repousser le flux d’arrivants. Pour ces réfugiés, la Turquie ne reste qu’une étape avant l’europe. «C’est ma dernière chance d’aller en Europe, même si je suis effrayée à l’idée de traverser la mer», confie Joudi Al-hasna, réfugiée syrienne. La jeune femme souhaite rejoindre l’île grecque de Lesbos, à deux kilomètres de la Turquie.

Conséquenc­e de cette situation : les passeurs sont à l’affût. «Je mets 40 personnes sur le bateau c’est le maximum», annonce l’un d’entre eux, qui facture 1 000 euros la traversée, filmé en caméra caché. «Certains vont jusqu’à 60 mais moi je ne veux pas le faire. Mettre autant de gens comme certains le font, c’est criminel.»

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