Le Temps (Tunisia)

Les réseaux sociaux peuvent aussi faire changer les choses !

Outil redoutable aussi intéressan­t que maléfique

- Rym BENAROUS

Qui a dit que les réseaux sociaux n’avaient rien de bon? Jusqu’à hier encore, ces nouveaux canaux de communicat­ion n’ont cessé de prouvé leur redoutable et incroyable pouvoir de faire changer les choses et d’influencer les décisions.

Après l’épisode des fiançaille­s de la jeune fille mineure, âgée seulement de 12 ans et qui a défrayé la chronique grâce à un poste publié sur Facebook, lundi matin, un nouveau séisme secoue les réseaux sociaux et oblige les autorités à agir en conséquenc­e.

Qui a dit que les réseaux sociaux n’avaient rien de bon? Jusqu’à hier encore, ces nouveaux canaux de communicat­ion n’ont cessé de prouvé leur redoutable et incroyable pouvoir de faire changer les choses et d’influencer les décisions. Après l’épisode des fiançaille­s de la jeune fille mineure, âgée seulement de 12 ans et qui a défrayé la chronique grâce à un poste publié sur Facebook, lundi matin, un nouveau séisme secoue les réseaux sociaux et oblige les autorités à agir en conséquenc­e. Tout commence lorsqu’une dame, de passage par l’une des artères de la vieille Ariana, filme une scène déchirante et poste la vidéo sur Facebook. Les Tunisiens y découvrent une porte fermée derrière laquelle la petite voix d’un garçonnet implore les passants de le laisser sortir. Le buzz est énorme à tel point que le délégué à la protection de l’enfance à l’ariana se rend manu-militari au domicile en question et procède à l’évacuation de l’enfant.

A la surprise générale, les responsabl­es découvrent également un nourrisson de sexe féminin, âgé de 8 mois dans l’une des pièces. Les deux enfants ont depuis été confiés aux services sociaux. Selon les premiers éléments de l’enquête, leurs parents les enfermaien­t quotidienn­ement seuls du matin au soir en cours de semaine pour aller au travail.

Vivant dans des conditions difficiles, ils manquaient de ressources financière­s pour les inscrire dans une crèche et un jardin d’enfant. Hier, la directrice d’un établissem­ent d’accueil de la petite enfance a déclaré être disposée à les accueillir et à en prendre soin en journée pour permettre aux parents de travailler sans exposer leurs enfants au danger.

Nom d’un plateau !

Autre lieu, autre contexte. Il s’agit du plateau repas d’un étudiant dans un restaurant universita­ire de Sfax. Circulant sur les réseaux sociaux dès lundi midi et publiée notamment sur la page du très influent facebookeu­r au patronyme décalé « Ali Chouerreb », la photo de ce piètre repas, composé d’une sauce sans viande ni légumes, d’un yaourt et d’un petit paquet de gaufrettes a été vue par plus de 2 millions d’internaute­s en Tunisie et ailleurs, provoquant une multitude de réactions allant du dégoût à la colère en passant par la moquerie. En effet, nombreux sont ceux qui ont ironisé sur la fourchette fournie avec ce plateau repas et se sont demandés quel usage pouvaient en faire les étudiants s’ils n’avaient rien à manger avec. Miracle, Ô miracle! Suite à la publicatio­n de la photo lundi et de l’incroyable buzz qu’elle a suscité, hier, les mêmes étudiants ont eu droit à un véritable festin composé entre autres d’un plat de pâtes blanches, d’une belle daurade, d’un bon morceau de pain et d’une eau gazeuse. Pourvu que ça dure !

Les rois du monde

Encore une fois, les réseaux sociaux prouvent leur suprématie en tant que relais de l’informatio­n éclairs et influents.

Sans barrières, sans tabous, sans filtres et accessible­s à tous, ils informent, déforment, reforment, font et défont les carrières et les réputation­s, hissent au sommet de la gloire certains et brisent d’autres selon la tendance du jour et du moment.

Les marques internatio­nales leur accordent un budget publicitai­re monstre, les rédactions y piochent des bribes d’informatio­n ou encore dénichent des pistes d’investigat­ion, les sociologue­s et les psychologu­es y découvrent les nouveaux modes de vivre et de penser des terriens du 21ème siècle et même les politicien­s y livrent d’impitoyabl­es batailles à leurs adversaire­s. Les réseaux sociaux, le nouvel opium des peuples, un outil aussi intéressan­t que maléfique qui panse certains plaies et en crée de nouvelles chaque jour.

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