Première démission du bloc parlementaire !
La crise à Nidaa Tounes
La crise à Nidaa Tounes
Ali Ben Salem, figure de proue du militantisme tunisien, a présenté officiellement sa démission du bloc parlementaire du mouvement de Nidaa Tounes au cours de la journée d'hier. Evitant d'entrer dans les détails, Ben Salem s'est contenté d'expliquer que sa démission est la conséquence des différends qui se trament, depuis un bon moment, dans la cuisine interne du mouvement.
Ali Ben Salem, figure de proue du militantisme tunisien, a présenté officiellement sa démission du bloc parlementaire du mouvement de Nidaa Tounes au cours de la journée d’hier. Evitant d’entrer dans les détails, Ben Salem s’est contenté d’expliquer que sa démission est la conséquence des différends qui se trament, depuis un bon moment, dans la cuisine interne du mouvement. Il est vrai que Nidaa Tounes a perdu pas mal de ses députés – lors de la scission du mouvement, l’année dernière, qui avait fini par donner naissance à un nouveau bloc et à un nouveau parti politique dirigé par Mohsen Marzouk – mais cette démission est assez significative puisque Ben Salem est le doyen des députés et qu’il avait présidé l’inauguration de la première séance de l’assemblée des représentants du peuple. A part son caractère symbolique, cette démission peut être la première d’une série de démission, en tous cas, c’est contre cela que le député Khemaeis Ksila a mis en garde lors d’une déclaration radiophonique accordée à l’issue de la réunion des cadres de Nidaa Tounes. Intervenant sur les ondes de Shems FM, Ksila a en effet mis en garde le risque d’une grande scission au sein du bloc du Nidaa Tounes.
Selon l’intéressé, le président du bloc, Sofiene Toubel, ainsi qu’un important nombre de députés s’opposent catégoriquement aux résultats de la réunion de dimanche – convoquée par Hafedh Caïd Essebsi – et menacent de quitter le mouvement. Pour Ksila, si jamais une chose pareille venait à arriver, cela mettrait définitivement fin à Nidaa Tounes et à son projet. Pour Khemaeis Ksila, cette nouvelle crise risque, aussi, d’influencer, directement, les institutions de l’etat. Et d’ajouter que le règlement intérieur de Nidaa Tounes doit absolument être revu et que la nuisance d’hafedh Caïd Essebsi doit être stoppée le plutôt possible. La réunion des cadres a aussi abouti à la décision de réunir le Comité politique du mouvement et ce afin d’essayer d’évincer Caïd Essebsi junior de la direction exécutive. Répondant à cela, Ramzi Khemis, dirigeant au sein du Nidaa, a carrément annoncé la faillite et l’échec du Comité politique. Pour lui, la réunion du dimanche n’était pas une simple rencontre entre quelques dirigeants et quelques députés du mouvement. Elle aurait plutôt été un Conseil national puisque des coordinateurs régionaux y ont été présents. En lui donnant ce qualificatif, HCE et son clan annoncent que les décisions du dimanche sont des décisions légitimes et suprêmes qu’aucune autre partie interne au mouvement ne peut annuler. Ce n’est pas la première fois que Hafedh Caïd Essebsi prend pour cible une institution de son propre parti. Lors de sa bataille contre Mohsen Marzouk, HCE avait tout fait pour saboter le Comité politique que Marzouk avait mis en place – en passant par des élections internes – en sa qualité de secrétaire-général. Par la suite, le fils du président de la République avait pris en otage le Comité constitutif du Nidaa qu’il a fini par évincer en employant le même Comité politique contre lequel il se bat aujourd’hui.
Salma Bouraoui