Le Temps (Tunisia)

Jugé pour une série de viols, un ex-chauffeur de bus reconnaît tous les faits

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Employé modèle le jour, agresseur sexuel la nuit : Kamel Abbas, 39 ans, qui comparaît pour viols depuis lundi devant les assises du Rhône, a reconnu au premier jour du procès tous les faits qui lui sont reprochés, en dévoilant une personnali­té double. Cette série d’agressions sexuelles, tentatives de viols et viols, parfois accompagné­s de coups très violents, avait provoqué une psychose dans le 8e arrondisse­ment de Lyon entre 2012 et 2013.

L’accusé, chauffeur de bus, avait été interpellé en flagrant délit de viol de sa sixième victime présumée début janvier 2014, dans un parking de Lyon, à l’endroit même où, un an plus tôt, il aurait déjà violé, sous la menace d’un couteau, une autre femme. Ce salarié des transports en commun lyonnais depuis décembre 2012, sans casier judiciaire et habitant toujours chez sa mère, avait été mis en examen pour sa dernière agression. Des analyses génétiques avaient ensuite établi que son profil était identique à celui d’un violeur en série, surnommé par la presse «le violeur du 8e», qui avait agressé cinq jeunes femmes de 22 à 26 ans, dont trois étudiantes, entre le 18 octobre 2012 et le 31 janvier 2013. L’accusé, né en août 1977 de parents d’origine algérienne et aîné d’une fratrie de 5 enfants, avait admis la plupart des agressions pendant l’instructio­n, à l’exception de celle de la deuxième victime, en novembre 2012. «Je reconnais tous les faits», a-t-il affirmé d’emblée lundi quand la présidente de la cour lui a donné la parole, suscitant les larmes de la jeune victime, assise au premier rang avec quatre autres jeunes femmes, toutes dignes, mais très tendues. «Je voudrais m’excuser. Je regrette sincèremen­t. Je n’ai pas d’explicatio­n», a ajouté Kamel Abbas, pâle, cheveux ras, lunettes sévères et silhouette mince. Cité comme témoin, son ancien supérieur hiérarchiq­ue a dressé de lui un portait très élogieux. «Il donnait entière satisfacti­on, sérieux, très disponible, tout le monde l’appréciait, on lui avait confié des responsabi­lités», a-t-il raconté, avouant avoir été abasourdi quand Kamel Abbas a été arrêté. «C’était incroyable de se dire qu’il pouvait arriver au boulot à 4h du matin, frais et dispos, alors qu’il avait peutêtre fait... tout ça quelques heures plus tôt», a-t-il ajouté, ému. Le procès doit durer jusqu’à vendredi. L’accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle.

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