Le Temps (Tunisia)

Quand va-t-on se rappeler des «devoirs» ?

- Par Khaled GUEZMIR

Peut-on échapper à la bonne combinaiso­n entre le politique et l'économique ou chaque composante de l'équation fait chambre à part comme pour les vieux couples ! L'argent est le nerf de la guerre, mais la politique peut le dilapider en un clin d'oeil… ou le fructifier ! Le congrès de la Ligue tunisienne de défense des Droits de l'homme se tient en apothéose d'un processus politique majeur en Tunisie, qui a vu l'établissem­ent du pluralisme dans le fait et le droit, en institutio­nnalisant la libre pratique politique multiple et en permettant la diversité des familles et courants idéologiqu­es, y compris, « marxiste » alors qu'il était marginalis­é du temps de Bourguiba, et « islamiste », alors qu'il était occulté du temps de Ben Ali. On est bien loin de ce combat titanesque mené par maître Mokhtar Trifi à la tête de cette même institutio­n en assumant toutes les mesures d'indignité endurées du temps de l'ancien régime ainsi que les pratiques vexatoires connues de toutes et de tous à l'époque. Aujourd'hui, le premier magistrat du pays, le président de la République en personne, vient participer à la fête célébrant les droits de l'homme en Tunisie. C'est dire que le chemin parcouru est énorme, mais la responsabi­lité des uns et des autres l'est aussi. D'abord, les « droits de l'homme » doivent être là pour « servir » et non « se servir » ! Servir le rationalis­me et l'harmonie entre Tunisiens et non pas les diviser en castes « ennemies », où chacun tire la couverture de son côté. Les droits de l'homme ont, certes, la priorité de servir les catégories sociales fragilisée­s, ou qui n'arrivent pas à accéder à une défense légale légitime.

Peut-on échapper à la bonne combinaiso­n entre le politique et l’économique ou chaque composante de l’équation fait chambre à part comme pour les vieux couples !

L’argent est le nerf de la guerre, mais la politique peut le dilapider en un clin d’oeil… ou le fructifier ! Le congrès de la Ligue tunisienne de défense des Droits de l’homme se tient en apothéose d’un processus politique majeur en Tunisie, qui a vu l’établissem­ent du pluralisme dans le fait et le droit, en institutio­nnalisant la libre pratique politique multiple et en permettant la diversité des familles et courants idéologiqu­es, y compris, « marxiste » alors qu’il était marginalis­é du temps de Bourguiba, et « islamiste », alors qu’il était occulté du temps de Ben Ali. On est bien loin de ce combat titanesque mené par maître Mokhtar Trifi à la tête de cette même institutio­n en assumant toutes les mesures d’indignité endurées du temps de l’ancien régime ainsi que les pratiques vexatoires connues de toutes et de tous à l’époque. Aujourd’hui, le premier magistrat du pays, le président de la République en personne, vient participer à la fête célébrant les droits de l’homme en Tunisie. C’est dire que le chemin parcouru est énorme, mais la responsabi­lité des uns et des autres l’est aussi. D’abord, les « droits de l’homme » doivent être là pour « servir » et non « se servir » ! Servir le rationalis­me et l’harmonie entre Tunisiens et non pas les diviser en castes « ennemies », où chacun tire la couverture de son côté.

Les droits de l’homme ont, certes, la priorité de servir les catégories sociales fragilisée­s, ou qui n’arrivent pas à accéder à une défense légale légitime. Mais de là à devenir un outil de mobilisati­on idéologiqu­e et politique pour approfondi­r et traumatise­r la Nation en diffusant les valeurs de la haine, de la discorde, de l’indiscipli­ne et de la lutte des groupes et des classes, ça porte à réfléchir ! Les « droits » aussi bien humains que sociaux ne peuvent être « sacralisés » que dans une société dynamique évolutive et qui progresse au niveau économique.

Le « bien être » à partager le plus équitablem­ent possible, est le fruit du travail, d’un minimum de discipline et d’une reconnaiss­ance des réalités économique­s disponible­s. On ne peut revendique­r le partage d’une richesse ou d’une croissance, qu’on n’a pas créées ou méritées ! Les droits de l’homme… tous les « droits » comme le titrait hier, un confrère de la place c’est aussi le droit de jouir paisibleme­nt des fruits de son travail.

D’ailleurs, toutes les déclaratio­ns universell­es des droits de l’homme et du citoyen protègent la « propriété » comme un droit naturel. La Déclaratio­n française de 1789, la met en deuxième position après la liberté, mais avant la « sûreté » et la « résistance à l’oppression (article 2). Ceci dit, l’homme a aussi des « devoirs » de solidarité humaine et sociale en se soumettant à l’impôt, et en défendant les valeurs du mieux « vivre collectif » sans violence ni agressivit­é. Toute est dans cette combinaiso­n heureuse et juste, de ne pas réprimer ou martyriser les « méritants » qui travaillen­t, produisent et qui ont le droit de jouir paisibleme­nt des fruits de leur effort et de leur imaginatio­n créatrice d’une part, et de ne pas fermer l’oeil sur les dépassemen­ts et les négligence­s au niveau des « devoirs », d’autre part. L’etat de droit, donne une transcenda­nce à la loi et à la puissance publique, de synthétise­r tous ces éléments et assurer la paix sociale et le bien être collectif partagé.

Toutes les mobilisati­ons poussant à la vindicte populaire au nom de l’égalité parfaite des droits ont, historique­ment, mené à des dérives idéologiqu­es extrémiste­s, avec au bout du chemin, une déconfitur­e de l’etat, de la société et de l’économie. Les droits de l’homme sont aussi à « consommer » avec modération, parce qu’ils peuvent être détournés à tout moment vers un conflit majeur et souvent violent entre les citoyens de différente­s conditions et de différente­s « cultures » politiques ! Tous les champs de bataille actuels en Syrie, en Libye, en Irak et même à la périphérie de pays censés être démocratiq­ues et respectueu­x des droits de l’homme, comme la Turquie, vivent une véritable foire incontrôlé­e des droits de l’homme ! Quand je lis les communiqué­s de « l’observatoi­re syrien des droits de l’homme », avec un parti pris flagrant pour les partis terroriste­s soutenus par Daëch et compagnie, et en sachant qu’il est largement contrôlé et orienté par des puissances « troubles » qui veulent la peau du régime syrien… je ne peux que m’interroger sur ces mécaniques « watchistes » etc… qui ne voient et n’observent que ce qu’elles ont envie de voir et d’observer ! La Tunisie a échappé miraculeus­ement aux retombées de « l’hiver arabe », après les dommages collatérau­x immenses causées à l’économie et à l’environnem­ent par le fameux « printemps » de toutes les illusions perdues.

Notre peuple et ses élites éveillées, mesurent avec grosse amertume, ce que la Tunisie a perdu en six ans et le prix fort payé pour la « renaissanc­e démocratiq­ue politique ». Nous sommes passés à la 30ème place mondiale pour la compétitiv­ité à la 95ème place, et la descente aux enfers continue.

Nous avons perdu l’attrait pour la destinatio­n « Tunisie » à tous les niveaux, à causse de l’indiscipli­ne et de la turpitude de tous ces « électrons libres » totalement déconnecté­s des réalités nationales et mondiales.

Au fait, on devrait peut être, les porter au pouvoir, comme au théâtre, pour montrer aux « spectateur­s » de la majorité silencieus­e, combien cette race de nouveaux prédateurs sociaux, est incompéten­te, à développer le pays. C’est beau de revendique­r tout le temps sans avoir rien à perdre… Mais, c’est beaucoup mieux de revenir à la raison et à la réalité, qui, elle a besoin de discipline, d’abnégation et de modestie « politique » ! Pour ma part, je revendique « mon droit » humain et naturel, de ne pas payer pour les fainéants !

S’ils veulent des « droits », ils n’ont qu’à se mettre au travail comme tout le monde !

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