Le journaliste, acteur de l’espace public
Les violences liées au genre, ce sont toutes les agressions contre les femmes, qui constituent un phénomène massif et spécifique, dans toute société patriarcale. Les agressions exercées par les hommes à l'égard des femmes sont analysées par Freud par exemple, comme une tendance par le mâle à « la conservation de soi ».
Avant d'être inscrite dans le patriarcat, la violence est une attitude primitive et animale. Comme l'affirme le sociologue français Pierre Bourdieu, c'est une attitude qui découle de la domination masculine.
Les violences liées au genre, ce sont toutes les agressions contre les femmes, qui constituent un phénomène massif et spécifique, dans toute société patriarcale. Les agressions exercées par les hommes à l’égard des femmes sont analysées par Freud par exemple, comme une tendance par le mâle à « la conservation de soi ».
Avant d’être inscrite dans le patriarcat, la violence est une attitude primitive et animale. Comme l’affirme le sociologue français Pierre Bourdieu, c’est une attitude qui découle de la domination masculine. Ce n’est donc pas, à la base, un problème de délinquance, mais de domination.
Le rôle des médias dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes peut être d’un apport considérable à condition que le journaliste se comporte en tant qu’acteur de l’espace public, sans se cantonner à chercher uniquement l’insolite ou le scoop.
Un point de presse a été organisé avant-hier à ce sujet par l’association de lutte contre les violences à l’encontre des femmes « BEITY », animé par la présidente de ladite organisation, l’éminente féministe et professeur de droit Sana Ben Achour. Un monitoring des médias à deux volets a été préparé par l’association, à savoir: le cadre méthodologique et le discours.
Concernant le premier volet, a été étudiée la façon de traiter la violence par les médias écrits, l’objet qu’ils traitent en analysant les contenus comme indicateurs de ce qui est constitué par le journaliste qui rapporte en fait les maux de la société. Le deuxième volet concerne le discours des médias, et leurs points de vue.
Lorsqu’un journaliste traite un cas de viol, il relate les faits en mettant l’accent sur le spectaculaire, que ce soit à l’occasion d’un meurtre d’une femme par son époux jaloux, ou en état d’ébriété, comme pour donner une circonstance atténuante, des faits commis a fait remarquer, Sana Ben Achour.
Elle ajouta que le, journaliste peut à l’occasion, faire remarquer que l’état d’ébriété ou la jalousie, n’excusent pas l’acte de violence commis à l’égard de la femme. Le monitoring a consisté donc à « analyser le discours des journalistes et les professionnels de la presse et de l’information dans l’objectif de les engager à jouer pleinement leur rôle d’acteurs de l’espace public, d’agents de formation de l’opinion publique et de support de mobilisation », a fait remarquer encore Sana Ben Achour. Les éléments du monitoring, sont fondés sur le choix des quotidiens, dont Assabah et le Temps. « Le genre rend compte des relations différenciées et inégalitaires qu’entretiennent les hommes et les femmes.
C’est l’identité que la société, dans un contexte socioculturel, religieux et économique donné, confère aux hommes et aux femmes. L’identité « Genre » détermine largement les relations entre les femmes et les hommes dans la sphère privée comme dans la sphère publique ». Une étude intéressante selon ce monitoring proposée par l’association afin de mieux impliquer les médias dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes, par leur plume qui doit en plus des faits qu’ils relatent, se pencher sur les causes profondes de ces violences.
Heureuse initiative de la part de ladite Association et de sa présidente, Sana Ben Achour, qui au cours du point de presse, a fait remarquer qu’elle n’intervient pas pour faire des reproches aux médias, ou pour leur donner des leçons, loin s’en faut, mais pour les inviter à contribuer, au sein de ladite Association par leurs écrits qui ne peuvent que consolider davantage la lutte contre les violences à l’encontre des femmes, consacrée par l’article 46 de la Constitution. Les violences à l’égard des femmes constituent une violation des droits de l’homme la plus honteuse. Elle ne connaît pas de clivages géographiques, culturels ou sociaux.
Tant que des actes violents continueront d’être perpétrés, nous ne pourrons prétendre à des progrès pour atteindre l’égalité, le développement et la paix », tel que l’a affirmé à juste titre Koffi Annan, ancien secrétaire général de L’ONU.