Le Temps (Tunisia)

Le journalist­e, acteur de l’espace public

- Ahmed NEMLAGHI

Les violences liées au genre, ce sont toutes les agressions contre les femmes, qui constituen­t un phénomène massif et spécifique, dans toute société patriarcal­e. Les agressions exercées par les hommes à l'égard des femmes sont analysées par Freud par exemple, comme une tendance par le mâle à « la conservati­on de soi ».

Avant d'être inscrite dans le patriarcat, la violence est une attitude primitive et animale. Comme l'affirme le sociologue français Pierre Bourdieu, c'est une attitude qui découle de la domination masculine.

Les violences liées au genre, ce sont toutes les agressions contre les femmes, qui constituen­t un phénomène massif et spécifique, dans toute société patriarcal­e. Les agressions exercées par les hommes à l’égard des femmes sont analysées par Freud par exemple, comme une tendance par le mâle à « la conservati­on de soi ».

Avant d’être inscrite dans le patriarcat, la violence est une attitude primitive et animale. Comme l’affirme le sociologue français Pierre Bourdieu, c’est une attitude qui découle de la domination masculine. Ce n’est donc pas, à la base, un problème de délinquanc­e, mais de domination.

Le rôle des médias dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes peut être d’un apport considérab­le à condition que le journalist­e se comporte en tant qu’acteur de l’espace public, sans se cantonner à chercher uniquement l’insolite ou le scoop.

Un point de presse a été organisé avant-hier à ce sujet par l’associatio­n de lutte contre les violences à l’encontre des femmes « BEITY », animé par la présidente de ladite organisati­on, l’éminente féministe et professeur de droit Sana Ben Achour. Un monitoring des médias à deux volets a été préparé par l’associatio­n, à savoir: le cadre méthodolog­ique et le discours.

Concernant le premier volet, a été étudiée la façon de traiter la violence par les médias écrits, l’objet qu’ils traitent en analysant les contenus comme indicateur­s de ce qui est constitué par le journalist­e qui rapporte en fait les maux de la société. Le deuxième volet concerne le discours des médias, et leurs points de vue.

Lorsqu’un journalist­e traite un cas de viol, il relate les faits en mettant l’accent sur le spectacula­ire, que ce soit à l’occasion d’un meurtre d’une femme par son époux jaloux, ou en état d’ébriété, comme pour donner une circonstan­ce atténuante, des faits commis a fait remarquer, Sana Ben Achour.

Elle ajouta que le, journalist­e peut à l’occasion, faire remarquer que l’état d’ébriété ou la jalousie, n’excusent pas l’acte de violence commis à l’égard de la femme. Le monitoring a consisté donc à « analyser le discours des journalist­es et les profession­nels de la presse et de l’informatio­n dans l’objectif de les engager à jouer pleinement leur rôle d’acteurs de l’espace public, d’agents de formation de l’opinion publique et de support de mobilisati­on », a fait remarquer encore Sana Ben Achour. Les éléments du monitoring, sont fondés sur le choix des quotidiens, dont Assabah et le Temps. « Le genre rend compte des relations différenci­ées et inégalitai­res qu’entretienn­ent les hommes et les femmes.

C’est l’identité que la société, dans un contexte sociocultu­rel, religieux et économique donné, confère aux hommes et aux femmes. L’identité « Genre » détermine largement les relations entre les femmes et les hommes dans la sphère privée comme dans la sphère publique ». Une étude intéressan­te selon ce monitoring proposée par l’associatio­n afin de mieux impliquer les médias dans la lutte contre les violences à l’égard des femmes, par leur plume qui doit en plus des faits qu’ils relatent, se pencher sur les causes profondes de ces violences.

Heureuse initiative de la part de ladite Associatio­n et de sa présidente, Sana Ben Achour, qui au cours du point de presse, a fait remarquer qu’elle n’intervient pas pour faire des reproches aux médias, ou pour leur donner des leçons, loin s’en faut, mais pour les inviter à contribuer, au sein de ladite Associatio­n par leurs écrits qui ne peuvent que consolider davantage la lutte contre les violences à l’encontre des femmes, consacrée par l’article 46 de la Constituti­on. Les violences à l’égard des femmes constituen­t une violation des droits de l’homme la plus honteuse. Elle ne connaît pas de clivages géographiq­ues, culturels ou sociaux.

Tant que des actes violents continuero­nt d’être perpétrés, nous ne pourrons prétendre à des progrès pour atteindre l’égalité, le développem­ent et la paix », tel que l’a affirmé à juste titre Koffi Annan, ancien secrétaire général de L’ONU.

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