Concilier entre l’intérêt du commerçant et celui du consommateur
Les prix sur le marché répondent en général à la loi de l’offre et de la demande. Toutefois, il y a certains produits dont les prix sont homologués suivant une étude préalable par le ministère du commerce. Pour d’autres produits les prix sont libres et il y a une sorte d’accord tacite ente les commerçants pour le prix qui sera pratiqué sur le marché.
Le citoyen est de toutes les façons tiraillé, voire paumé car il ne sait plus à quel saint se vouer. Il n’a pas en tous les cas les moyens de vérifier si le commerçant a gonflé le prix de tel ou tel produit, et il se fait avoir en général, surtout lorsqu’il se trouve dans l’obligation de s’adresser à un commerçant qui vend au prix fort, car il ne trouve pas ailleurs ce dont il a besoin. Prenez n’importe quel produit sur le marché, vous vous rendrez compte que la spéculation est monnaie courante, même concernant les produits de base tels que le lait par exemple. Il en va de même pour les produits sous monopoles, tels que les cigarettes. Le consommateur est acculé à acheter au prix fort, car certains débits de tabac écoulent leurs marchandises aux revendeurs. Cela ne peut avoir qu’une incidence négative sur le pouvoir d’achat. Entre la liberté du commerce, qui est au nombre des libertés publiques reconnues par la loi, et l’intérêt du consommateur, il y a ce dilemme qui a toujours eu une incidence sur les prix et la concurrence. La loi sur la concurrence et les prix adoptée en 2015 par L’ARP, a pour objet de concilier entre ces deux facteurs, en essayant d’améliorer la concurrence.
Pour cela il est nécessaire de doter l’administration de meilleurs moyens de contrôle afin de protéger le citoyen contre la spéculation. La loi accorde ainsi un pouvoir plus accru au Conseil de la concurrence qui peut désormais intervenir, de lui-même, et sans qu’il y ait de plainte préalable par le consommateur, pour sévir contre toute forme de concurrence déloyale. Celle-ci doit être établie même, dans le cas de pratique de très bas prix, quand bien même cela puisse arranger le consommateur.
Quelles sanctions, contre la concurrence déloyale et la hausse des prix ?
Les agents de l’administration se déploient pour exercer un contrôle sur les prix pratiqués par les commerçants, dont ceux qui commettent des abus ou des infractions sont verbalisés et sanctionnés, par de lourdes amendes. Ils peuvent même se retrouver devant le tribunal pour des infractions telles que le refus de vente ou la spéculation en vendant à des prix exorbitants.
La fixation de marges bénéficiaires pour la vente de certain produits alimentaires, au niveau de différents circuits de distribution, en concertation avec la profession, est désormais décidée par le ministère du commerce prise, après concertation avec toutes les parties prenantes dans le système de production et de distribution et les représentants de la société civile.
D’autres mesures sont prises, pour le suivi des prix, afin de lutter contre l’enchérissement de certains produits de consommation.
Mais c’est une action collective qui doit être menée aussi bien par l’administration que par les citoyens, dans l’intérêt général.