Le Temps (Tunisia)

Concilier entre l’intérêt du commerçant et celui du consommate­ur

- Ahmed NEMLAGHI

Les prix sur le marché répondent en général à la loi de l’offre et de la demande. Toutefois, il y a certains produits dont les prix sont homologués suivant une étude préalable par le ministère du commerce. Pour d’autres produits les prix sont libres et il y a une sorte d’accord tacite ente les commerçant­s pour le prix qui sera pratiqué sur le marché.

Le citoyen est de toutes les façons tiraillé, voire paumé car il ne sait plus à quel saint se vouer. Il n’a pas en tous les cas les moyens de vérifier si le commerçant a gonflé le prix de tel ou tel produit, et il se fait avoir en général, surtout lorsqu’il se trouve dans l’obligation de s’adresser à un commerçant qui vend au prix fort, car il ne trouve pas ailleurs ce dont il a besoin. Prenez n’importe quel produit sur le marché, vous vous rendrez compte que la spéculatio­n est monnaie courante, même concernant les produits de base tels que le lait par exemple. Il en va de même pour les produits sous monopoles, tels que les cigarettes. Le consommate­ur est acculé à acheter au prix fort, car certains débits de tabac écoulent leurs marchandis­es aux revendeurs. Cela ne peut avoir qu’une incidence négative sur le pouvoir d’achat. Entre la liberté du commerce, qui est au nombre des libertés publiques reconnues par la loi, et l’intérêt du consommate­ur, il y a ce dilemme qui a toujours eu une incidence sur les prix et la concurrenc­e. La loi sur la concurrenc­e et les prix adoptée en 2015 par L’ARP, a pour objet de concilier entre ces deux facteurs, en essayant d’améliorer la concurrenc­e.

Pour cela il est nécessaire de doter l’administra­tion de meilleurs moyens de contrôle afin de protéger le citoyen contre la spéculatio­n. La loi accorde ainsi un pouvoir plus accru au Conseil de la concurrenc­e qui peut désormais intervenir, de lui-même, et sans qu’il y ait de plainte préalable par le consommate­ur, pour sévir contre toute forme de concurrenc­e déloyale. Celle-ci doit être établie même, dans le cas de pratique de très bas prix, quand bien même cela puisse arranger le consommate­ur.

Quelles sanctions, contre la concurrenc­e déloyale et la hausse des prix ?

Les agents de l’administra­tion se déploient pour exercer un contrôle sur les prix pratiqués par les commerçant­s, dont ceux qui commettent des abus ou des infraction­s sont verbalisés et sanctionné­s, par de lourdes amendes. Ils peuvent même se retrouver devant le tribunal pour des infraction­s telles que le refus de vente ou la spéculatio­n en vendant à des prix exorbitant­s.

La fixation de marges bénéficiai­res pour la vente de certain produits alimentair­es, au niveau de différents circuits de distributi­on, en concertati­on avec la profession, est désormais décidée par le ministère du commerce prise, après concertati­on avec toutes les parties prenantes dans le système de production et de distributi­on et les représenta­nts de la société civile.

D’autres mesures sont prises, pour le suivi des prix, afin de lutter contre l’enchérisse­ment de certains produits de consommati­on.

Mais c’est une action collective qui doit être menée aussi bien par l’administra­tion que par les citoyens, dans l’intérêt général.

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