Le Temps (Tunisia)

Juste la vérité…

- Samia HARRAR

Elle a sûrement froid toute nue, dépouillée, dépareillé­e, fragile et solitaire, mais une aura l'enveloppe, plus sûrement que le plus solide des habits, la drapant, majestueus­ement, dans des voilages soyeux, lesquels n'affichent aucune impudeur, ne trahissent de sa part aucune velléité de vulgarité, aucune tentative de choquer ou de heurter l'entendemen­t commun, parce que la vérité toute nue, même si elle frappe de plein fouet, lorsqu'elle s'avance, majestueus­e et souveraine, pour libérer la parole, longtemps tue, ne peut qu'imposer le respect.

Elle a sûrement froid toute nue, dépouillée, dépareillé­e, fragile et solitaire, mais une aura l’enveloppe, plus sûrement que le plus solide des habits, la drapant, majestueus­ement, dans des voilages soyeux, lesquels n’affichent aucune impudeur, ne trahissent de sa part aucune velléité de vulgarité, aucune tentative de choquer ou de heurter l’entendemen­t commun, parce que la vérité toute nue, même si elle frappe de plein fouet, lorsqu’elle s’avance, majestueus­e et souveraine, pour libérer la parole, longtemps tue, ne peut qu’imposer le respect. Le mensonge horripile. Et il peut se draper de ses plus beaux atours, même faire illusion un temps, conçu pour ne pas durer, histoire de laisser passer un orage, puis un autre, une saison, puis encore une saison, voire même des années, comme un masque hideux et grimaçant, lorsqu’il tombera, il n’y aura personne pour le ramasser. Même à la petite cuillère… Parce qu’il dégage une pestilence, qui dérangera à des kilomètres à la ronde, dispersant ainsi le rang de tous ceux qui avaient fait semblant d’y faire allégeance, sachant qu’ils n’y ont pas vu que du feu, mais que cela arrangeait leurs affaires, de se montrer complices de son crime qui ne dit pas son nom, mais qui en trahit la lâcheté, les compromis tout comme les compromiss­ions, qui se fichent comme d’une guigne de la souffrance des familles, qui entretienn­ent l’espoir comme une petite flamme qu’ils refusent de voir éteindre, tant que leurs enfants ne leur seront pas rendus, tant que la vérité, toute la vérité sur cette affaire, ne sera pas dévoilée.

Nourane Haouas a enfin été libérée! Dieu soit loué. Nadhir Guetari et Soufiane Chourabi eux, n’ont toujours pas été rendus à leurs familles. L’attente est devenue un tapis semé de charbons ardents. C’est insupporta­ble. Libérezles, ou laissez les partir. En paix. Il serait plus que temps…

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