Le Temps (Tunisia)

Nul ne peut se faire justice soi-même

- Ahmed NEMLAGHI

Dans un Etat de droit comme le notre, il y a des lois qui régissent les rapports entre les citoyens, que les magistrats sont tenus d'appliquer d'une manière impartiale, à l'occasion de la résolution des litiges et des différends.

Dans un Etat de droit comme le notre, il y a des lois qui régissent les rapports entre les citoyens, que les magistrats sont tenus d’appliquer d’une manière impartiale, à l’occasion de la résolution des litiges et des différends. C’est là une mission fondamenta­le de l’etat que remplit la Justice. Les jugements sont de ce fait, rendus au nom du peuple. La Justice est gardienne des libertés individuel­les et de l’etat de droit.

C’est la raison pour laquelle, elle veille à l’applicatio­n stricte de la loi. Le procureur de la République, dont le rôle est de défendre l’ordre public, met en mouvement l’action publique, même en l’absence de toute plainte, s’il est estime, que celui-ci est menacé. Celui qui a été victime d’une injustice quelle qu’elle soit, peut agir devant le parquet en demandant justice. En tout état de cause, nul ne peut se faire justice soi-même. A ne pas confondre avec la légitime défense qui consiste à repousser une attaque imminente. Là aussi il faut que la défense soit proportion­nelle à l’attaque, pour parler de légitime défense.

Se faire justice soi-même, consiste à se substituer à la Justice, pour recouvrer ses droits. Cela est strictemen­t interdit par la loi.

Voilà quelqu’un qui est agressé par un tiers, et qui quelques jours plus tard riposte par des agressions identiques ou même plus graves, par esprit de vengeance. Cela peut aller de la simple diffamatio­n, jusqu’aux actes les plus violents. Celui qui est agressé ou qui a été victime d’un abus quelconque, ne peut que s’adresser à la justice pour faire valoir ses droits.

Qu’il s’agisse d’un empiètemen­t sur sa propriété privée, de la détériorat­ion de ses biens ou objet d’une agression physique ou verbale, la victime ne peut prendre lui-même sa revanche car elle commet une infraction à son tour. Même le courant juridique Les cas sont nombreux et tous les auteurs d’actes où ils pensaient se faire justice par eux-mêmes se sont retrouvés condamnés à leur tour pour abus de droit, ou même pour des infraction­s qu’ils commettent en pensant défendre leurs droits. C’est le cas par exemple de la dame qui a violemment agressé le délégué de Sidi Bouzid, en l’accusant de harcèlemen­t à son encontre.

Abstractio­n faite de la véracité de ses dires qui restent à prouver, elle est accusé d’agression et d’outrage à l’encontre d’un fonctionna­ire de l’etat.

D’ailleurs le délégué est intervenu après l’incident pour expliquer aux médias que la femme concernée qui est employée à la délégation de Sidi Bouzid, n’a pas bien accompli le travail dont elle était chargée, et elle a été soumise à un questionna­ire.

Sur le plan juridique, c’est au seul juge de trancher selon son intime conviction et les preuves qui seront rapportées par les parties en litige.

Mais en attendant le fait que cette dame ait réagi de la sorte, lui a attiré bien des ennuis et a, par son attitude perdu l’occasion de faire valoir ses droits conforméme­nt à la loi.

C’est à la Justice de trancher les litiges et les conflits entre les personnes, qu’il appartient de trancher, en toute neutralité, et de sanctionne­r, tous ceux qui commettent des infraction­s prévues par la loi.

C’est la raison pour laquelle la Constituti­on consacre l’indépendan­ce de l’autorité judiciaire, qui seule a le pouvoir de sanctionne­r et de défendre les libertés et préserver les droits des citoyens dans tout régime démocratiq­ue.

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