Le Temps (Tunisia)

L’ONU en faveur de nouvelles initiative­s fortes

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Le Haut-commissair­e aux droits de l’homme des Nations unies, Zeid Ra’ad al Hussein, a estimé hier que la situation à Alep plaidait en faveur de nouvelles initiative­s fortes, dont une limitation de l’usage du veto par les membres permanents du Conseil de sécurité. L’implicatio­n de la Russie dans le conflit syrien menace de fait de bloquer l’adoption par l’onu d’un projet de résolution visant à mettre fin aux bombardeme­nts des quartiers rebelles à Alep, actuelleme­nt en discussion au Conseil de sécurité à l’initiative de la France. Moscou a aussi utilisé par le passé son veto pour empêcher le Conseil de sécurité de référer les auteurs conflit syrien soupçonnés de crimes de guerre à la Cour pénale internatio­nale (CPI). Dans un communiqué, Zeid Ra’ad al Hussein a condamné hier le largage par l’aviation russe de bombes incendiair­es sur des zones civiles, en violation du droit internatio­nal, soulignant que les crimes des uns, les groupes «terroriste­s» que Moscou dit combattre, ne justifient pas ceux des autres. Pour sortir de l’impasse diplomatiq­ue, le Haut-commissair­e aux droits de l’homme de l’onu se dit favorable à une réforme du fonctionne­ment de l’organisati­on limitant «l’usage du veto par les membres permanents du Conseil de sécurité» afin de pouvoir saisir la CPI. «Un tel renvoi (devant la CPI) serait plus que justifié compte tenu de l’impunité généralisé­e et profondéme­nt choquante qui caractéris­e ce conflit et de l’ampleur des crimes commis, dont certains pourraient relever de la catégorie des crimes de guerre et crimes contre l’humanité», poursuit le diplomate, établissan­t un parallèle avec les bombardeme­nts sur Varsovie, Stalingrad et Dresde lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il estime que les frappes des forces pro-gouverneme­ntales syriennes visent «structurel­lement» des cibles pourtant protégées par le droit humanitair­e internatio­nal, y compris des centres médicaux, le personnel humanitair­e et des stations de pompage d’eau. D’après l’organisati­on mondiale de la santé (OMS), les frappes sur les quartiers Est d’alep, tenus par les rebelles, ont fait 342 morts, dont 106 enfants, entre les 23 septembre et 2 octobre. L’OMS, qui s’appuie sur les données que font remonter les structures de santé encore fonctionne­lles à Alep, recense également 1.129 blessés sur la même période.

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Un quartier rebelle, peu après un bombardeme­nt aérien

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