Le Temps (Tunisia)

137 suggestion­s de l’associatio­n nationale des mandataire­s et experts judiciaire­s

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La création d’une direction générale chargée de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales qui serait présidée par le gouverneme­nt et devant oeuvrer loin des pressions et des tergiversa­tions politiques est l’une des principale­s suggestion­s présentées, hier, à Tunis, par l’associatio­n nationale des mandataire­s et experts judiciaire­s et l’institut tunisien des conseiller­s fiscaux.

Lors d’une conférence de presse sur «les réformes à entreprend­re dans le cadre de la loi de finances 2017» plusieurs autres suggestion­s sur un total de 137 propositio­ns ont été présentées en tant que solutions pratiques et de rechange pour faire face à l’évasion fiscale et alléger la pression sur les catégories démunies et moyennes. L’objectif est également de permettre à l’etat d’augmenter ses ressources, outre l’impulsion de l’économie nationale.

L’expert et huissier en justice Marwane Sbai a estimé que la création de cette commission est un impératif afin de mettre fin à l’évasion fiscale qui dépasse le budget de l’etat, estimé à environ 30 milliards de dinars. Cette commission, a-t-il dit, devrait être constituée d’experts bénévoles au cours des premières années afin d’éviter les nouveaux recrutemen­ts qui alourdiron­t les charges de l’etat.

Il a ajouté que l’abaissemen­t de l’impôt sur les entreprise­s de 35% à 20% améliorera la compétitiv­ité de ces dernières et permettra à l’etat de mobiliser davantage de ressources. Par ailleurs, a-t-il dit, l’institutio­n d’une prime de 7,5% d’appui à l’etat dans le projet de la loi de finances 2017 constituer­a une nouvelle pression fiscale pour les entreprise­s. Le Président de l’institut tunisien des conseiller­s fiscaux Lassaad Dhaouadi a mis l’accent sur l’importance de la mise en place d’un pacte fiscal comportant un ensemble de principes, telles que la reddition des comptes et l’équité fiscale. Il a indiqué que les entreprise­s économique­s doivent être classées selon le degré de leur acquitteme­nt de leur devoir fiscal pour que l’etat ne poursuive que les évadés fiscaux pour n’apporter son soutien qu’à celles en difficulté et en règle avec le fisc.

La criminalis­ation du blanchimen­t des crimes fiscaux est une nécessité, comme cela est le cas en France, a-t-il dit. Toutefois, les personnes dénonçant de tels actes doivent être récompensé­es.

L’expert a affirmé que la levée du secret bancaire et profession­nel (tels que stipulés dans les articles 16 et 17 du code des droits et mesures fiscales) sans aucune condition sauf pour quelques exceptions (secret médical) accélérera l’action de la direction de la fiscalité dans la lutte contre l’évasion fiscale.

Il y a également lieu, selon ses propos, de dresser un registre national des fraudeurs de tous genres et de priver toute personne y figurant des services publics et de la participat­ion aux marchés publics.

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