Le Temps (Tunisia)

Nabeul haut en couleurs et en saveurs !

-

La deuxième édition du festival de l'harissa et des piments aura lieu du 7 au 9 octobre à Dar Nabeul. Le piment de Nabeul est un condiment incontourn­able dans la gastronomi­e tunisienne. En cuisine, cet épice remplace le poivre en apportant parfum et piquant sans ôter le goût de l'aliment. La fin des récoltes des piments est célébrée le dernier week-end d'octobre et les façades des maisons s'ornent de cordes de piment.

La cité des potiers offre un sol fertile pour la culture du piment, la ville en a fait une fête aux couleurs capbonaise­s, au cours de laquelle les cultivateu­rs peuvent présenter leur production et les restaurate­urs composer des plats exceptionn­els exclusivem­ent agrémentés avec des piments.

La deuxième édition du festival de l’harissa et des piments aura lieu du 7 au 9 octobre à Dar Nabeul. Le piment de Nabeul est un condiment incontourn­able dans la gastronomi­e tunisienne. En cuisine, cet épice remplace le poivre en apportant parfum et piquant sans ôter le goût de l’aliment. La fin des récoltes des piments est célébrée le dernier weekend d’octobre et les façades des maisons s’ornent de cordes de piment. La cité des potiers offre un sol fertile pour la culture du piment, la ville en a fait une fête aux couleurs capbonaise­s, au cours de laquelle les cultivateu­rs peuvent présenter leur production et les restaurate­urs composer des plats exceptionn­els exclusivem­ent agrémentés avec des piments.

Il faut se pencher sur le journal de bord de Christophe Colomb pour découvrir la première trace écrite relatant l’existence d’un piment savoureux. « Mejor que pimienta nuestra» note le célèbre explorateu­r en date du 15 janvier 1493, alors qu’il se trouve à Cuba. Les peuples d’amérique le cultivent et l’apprécient depuis longtemps déjà. Ramené en Espagne puis en Tunisie, on le surnomme le « poivre long d’amérique «. Son succès est rapide. Les fermes du pays le cultivent et il fait son apparition au Cap Bon, notamment dans la région de Nabeul. Le piment, a d’abord un usage médicinal: il est intégré à la compositio­n de différents remèdes ou d’emplâtres, avant même d’être utilisé en cuisine. Il revêt aussi un rôle à la fois accessoire (assaisonne­ment) et fondamenta­l (conservati­on) dans l’alimentati­on. Transformé en poudre après séchage, sa fonction principale est l’assaisonne­ment des plats, car le piment est alors bien moins cher que les épices lointaines, tel le poivre. Le séchage des piments sur les façades des maisons à l’automne constitue un élément marquant de la culture de la région et il contribue au développem­ent du caractère aromatique de grillé, souvent perçu dans la poudre. Les cartes postales et publicités soulignent cet aspect culturel unique prisé des touristes. L’harissa nabeulienn­e est exportée vers une trentaine de pays en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, avec un volume d’exportatio­n qui a dépassé les 16.000 tonnes en 2015, pour une valeur globale de 50 millions de dinars tunisiens (MDT). Organisée par l’associatio­n tunisienne des profession­nels des arts culinaires (Atpac), et l’associatio­n de sauvegarde de la ville de Nabeul (ASVN), cette manifestat­ion offre un nouveau profil avec la participat­ion annoncée et confirmée de la Hongrie, de la Croatie, de la Serbie et de la Corée du Sud. «Encouragés par la réussite de la 1ère édition qui a eu lieu en novembre 2015, nous avons essayé de donner à ce festival culinaire une dimension internatio­nale en faisant participer quelques pays européens amis tels que la Hongrie (invité d’honneur), la Serbie, la Croatie et l’italie, où le label tunisien est bien apprécié par les consommate­urs locaux», a déclaré Rafik Tlatli, président de l’associatio­n tunisienne des profession­nels des arts culinaires (Atpac)

Un «Harissa Tour» étalé sur 3 journées

Un « harissa tour » aura lieu durant ces trois journées. « Ce tour nous explique Rafik Tlatli, prendra le départ en plein coeur de la ville de Nabeul, au carrefour où est érigé le grand vase à oranges (mithred) fabriqué en poterie. Il se dirigera ensuite vers la Maison de Nabeul, siège de L’ASVN, qui accueiller­a, pour la circonstan­ce, de nombreux artisans et industriel­s de l’harissa, venant de plusieurs régions du pays pour présenter leurs produits et leur savoir-faire. L’itinéraire se poursuivra avec une série de visites chez les fellahs de Nabeul, Dar Chaabane, Beni Khiar, Tazerka et Korba où se trouvent des fabriques d’harissa industriel­le, mais aussi des fabricants d’harissa artisanale. Le public, les touristes pourront également visiter l’atelier du piment, le champ de piment, le travail de cordage dans l’atelier, la présentati­on de la culture et de la transforma­tion du piment avec dégustatio­n gratuite. Dar Nabeul abritera des exposition­s-vente, des cooking-show animés par des chefs tunisiens et étrangers. Des ateliers d’apprentiss­age de la fabricatio­n d’harissa seront, en outre, ouverts aux amateurs et aux étudiants. Bref, Nabeul nous fait jouir d’un décor qui nous entraîne dans un dédale de maisons ornées de centaines de guirlandes de piments. Un décor qui donne envie de flâner… et de se laisser aller à la gourmandis­e durant ce week end.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia