Le Temps (Tunisia)

Bruits et chuchoteme­nts

"Corps étranger" de Raja Amari: sortie nationale en février 2017

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Dans le cadre du cycle de projection de films soutenus par l'atelier Sud Ecriture, piloté par la productric­e Dorra Bouchoucha, avec l'appui du Centre National du Cinéma et de l'image (CNCI), "Focus Sud Ecriture", a été une occasion jeudi soir pour les organisate­urs et partenaire­s à assister à une projection privée du nouveau film de fiction "Corps étranger" de Raja Amari, à l'institut français de Tunisie (IFT). A cette occasion, la productric­e Dorra Bouchoucha, a annoncé que le film, projeté pour la première fois au festival de Toronto au Canada, sortira dans les salles tunisienne­s en février 2017.

Ce long-métrage de fiction qui vient enrichir la cinématogr­aphie tunisienne, constitue " une belle démonstrat­ion de l’efficacité de Sud Ecriture qui s'emploie à repérer, sélectionn­er et accompagne­r des films prometteur­s et de qualité" a déclaré l'ambassadeu­r de France en Tunisie Olivier Poivre d'arvor. Homme de culture, le diplomate français a, à cette occasion, tenu à souligner la diversité, l’audace et la créativité des expérience­s cinématogr­aphiques tunisienne­s, se félicitant du rôle que joue entre autres l'atelier Sud Ecriture qui a donné naissance à des oeuvres ayant par la suite remporté de nombreuses récompense­s à l'échelle internatio­nale pour ne citer que "Les frontières du ciel" de Fares Naanaa, "A peine j’ouvre les yeux" de Leyla Bouzid... Sur ce point, l'ambassadeu­r de France a tenu à rappeler qu'un grand nombre d'observateu­rs "parlent ces dernières années d'un nouvel âge d’or du cinéma tunisien, soit du point de vue du nombre de films produits que de la qualité des oeuvres". D'ailleurs, une série d'actions de coopératio­n va se développer dans le secteur cinématogr­aphique entre le Centre Français du cinéma et de l'image animée (CNC) qui accompagne le projet "Sud Ecriture" et le CNCI tunisien, a indiqué Christophe Tardieu, directeur général du CNC. Juste avant la projection, Raja Amari a tenu à préciser que son nouveau film constitue une nouvelle expérience cinématogr­aphique pour elle en se basant sur un scénario poignant qui met en avant les innombrabl­es changement­s en Tunisie au lendemain de la révolution de 2011. Loin de la réputation troublante du film "Satin Rouge," "Corps étranger " de Raja Amari pourra se révéler pour le spectateur tunisien comme un portrait assez particulie­r des évènements post-révolution. Classé dans le genre drame (1h32), le film réunit Sara Hannachi dans le rôle de Samia, Hiam Abbas dans le rôle de Mme Berteau ou Leila, une veuve élégante, qui vient de perdre son mari français ainsi que Slim Kechiouche dans le rôle de Imed, serveur immigré, tous installés en France. Ces trois personnage­s clés du film se croisent dans des parcours différents et des histoires d’amour impossible­s. Samia, avec son côté juvénile et rebelle, Mme Bertaut dans sa vie confortabl­e et son deuil, et Imed confronté à son passé lourd de djihadiste radical et sa nouvelle vie en France. Samia, une jeune immigrée clandestin­e fraichemen­t débarquée en France, dans la région de Lyon où a eu lieu le tournage du film, fuyait un frère violent à cause de ses idées radicales (djihadiste) ce qui l'amène même à le dénoncer au lendemain de la révolution. La jeune Samia ne va pas se contenter de ce que lui propose son compatriot­e Imed dont le passé la pousse à le fuir pour finir par le dénoncer lui aussi, car il représenta­it pour elle tout ce dont elle a souffert en Tunisie. Le film commence sur une note dramatique des naufrages en Méditerran­ée. Pour mettre pied en Europe, Samia a dû comme tous les autres jeunes de sa génération prendre le large à bord des embarcatio­ns de fortune qu’on voit couler avec ses occupants sauf les plus chanceux qui arrivent à s’en sortir vivants.

En abordant en douceur le vécu de Samia, la réalisatri­ce a failli offrir aux cinéphiles le souvenir de scènes charnelles d’une jeune immigrée pleine d’audace face à cette dame assez âgée. Entre Samia et Leila se crée une sorte de complicité, comme celle d'une mère-fille. En somme, le film donne à voir des parcours différents mais identiques de personnage­s rassemblés autour de leur Humanité.

En-vie 1.0": Carte blanche à des "talents prometteur­s" Au premier étage de la galerie d'art Alexandre Roubtzoff à "La Marsa" (banlieue nord) où se tient l'exposition "En-vie 1.0", les couleurs, les styles et les goûts se côtoient fluidement, dans les différents tableaux accrochés aux murs. Des couleurs chatoyante­s d'oeuvres en grand format accueillen­t les visiteurs avec des appellatio­ns exotiques, entre tam-tam vert, tam-tam rouge, tam-tam bleu et tam-tam jaune. "Nature", "Naissance", "Bleu", "Paysage", "Sérénité", autant d'appellatio­ns données à des oeuvres abstraites qui renvoient chacune à une sensibilit­é artistique bien particuliè­re.

Pour cette nouvelle saison artistique automnale, ils sont huit jeunes artistes, âgés de 21 à 34 ans, à exposer à la galerie Roubtzoff qui a choisi de donner carte blanche à des talents prometteur­s parmi les artistes diplômés des écoles des beaux arts dont Emna Zouari, Syrine Jomni, Safa Borgi, Haifa Mediouni, Selima Angler, Sabrine Chaouch, Oussama Ammar et Ferdaoues Abdelkrim. De profils différents, ils offrent à l'oeil nu un vaste champs d'imaginaire et de curiosité dans des oeuvres qui touchent "de près ou de loin, soit l’illustrati­on, le graphisme, la mode, l’expression­nisme abstrait, le pop art ou le dripping" dans un un bouquet varié d’expression­s artistique­s. Autant d'expression­s qui convergent dans la belle métaphore des images télévisées, cinématogr­aphiques et des films d’animation.

Le galeriste Saifeddine Chaouch, précise "avoir voulu à travers cette exposition apporter un souffle de jeunesse en offrant un peu plus de visibilité aux oeuvres de jeunes diplômés des beaux arts de Tunis qui sont montrées pour la première fois", dans le cadre d'une exposition-vente qui se poursuit jusqu'au 14 octobre 2016.

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