De nouvelles traces D’ADN de nature à l’innocenter
Parmi les affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire en France, celle de Omar Raddad, le jardinier impliqué dans le meurtre de sa patronne Ghislaine Marshall en 1991 reste encore mystérieuse sur certains points susceptibles de l’innocenter de manière indubitable et définitive. Pour lui qui a toujours clamé son innocence, l’espoir resurgit. Des traces D’ADN «exploitables» ont été mises en évidence après de nouveaux prélèvements. Des empreintes génétiques récemment retrouvées sur trois scellés ne correspondent pas à celles du jardinier marocain, condamné en 1991 pour le meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal, a indiqué le procureur de Nice, Jeanmichel Prêtre. L’ADN relevé ne « matche » pas non plus avec celui de possibles suspects désignés par les avocats de Raddad, a ajouté le procureur. Ces traces, retrouvées sur deux portes et un chevron, révèlent la présence de L’ADN de quatre hommes différents, mélangé à celui de Ghislaine Marchal. «Il est possible qu’une empreinte, lors d’une manipulation ultérieure, ait pu être ajoutée à celle de Mme Marchal», a précisé le parquet. Les empreintes n’ont pas encore été comparées à d’autres personnes de l’entourage de la victime. La comparaison n’a pas non plus été faite avec le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), répertoriant tous les auteurs de crimes et délits en France. «On va aller au bout du possible» dans cette procédure, a assuré Jean-michel Prêtre. Impossible enfin de déterminer la date de dépôt de ces prélèvements, conservés sous scellés depuis 1991. En 2014, l’avocate d’omar Raddad, Sylvie Noachovitch, avait obtenu de la part du parquet de Nice que soient ordonnés de nouveaux prélèvements près de la scène du crime. Elle s’appuyait sur la loi du 20 juin 2014 visant à assouplir les critères pour obtenir la révision d’un procès. En novembre 2015, quatre empreintes correspondant à quatre hommes avaient été retrouvées sur ces scellés. Deux étaient parfaitement exploitables et deux autres partiellement. «Si L’ADN ne figure pas au Fnaeg, je demanderai qu’il soit comparé avec celui des proches de la victime», avait alors déclaré Sylvie Noachovitch.. Ghislaine Marchal, veuve d’un équipementier automobile, a été assassinée dans sa villa de Mougins (Alpes-maritimes), la Chamade, en juin 1991. Tuée par plusieurs coups de couteau, des inscriptions ont été retrouvées près du lieu du crime «Omar m’a tuer ». Les enquêteurs se sont rapidement orientés vers Omar Raddad, son jardinier. Ce dernier a toujours clamé son innocence dans cette affaire mais a été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle. En 1996, il a été partiellement gracié par le président Jacques Chirac, qui a réduit sa peine. Deux ans plus tard, il a bénéficié d’une libération conditionnelle après un comportement irréprochable derrière les barreaux. À, 53 ans, Omar Raddad vit aujourd’hui au Maroc, auprès de sa mère malade. Il n’a jamais pu retravailler. Il souffre d’une lourde dépression et ne supporte pas d’avoir été condamné.