Le Temps (Tunisia)

Ça passe ou ça casse !

- Khouloud AMRAOUI

Les dispositio­ns prévues dans le projet de loi de Finances 2017, qui alimentent les débats où les divergence­s ne manquent pas de susciter les contradict­ions et en font un sujet d’actualité et de priorité absolue. En fait, ladite loi se repose sur l’inadéquati­on entre les ressources de l’etat et le déficit budgétaire, dont les principale­s causes proviennen­t de la masse salariale colossal et d’une évasion fiscale implacable. Pour ce faire, la loi de finances 2017 s’est contenté pour lancement d’une réforme fiscale urgente et largement détaillée afin de combler le déficit budgétaire dont souffre l’etat.

Vers le rapprochem­ent du régime fiscal

La loi de Finances 2017 comporte des dispositio­ns fiscales et des mesures qui visent à rapprocher le régime fiscal des revenus des capitaux mobiliers de celui des revenus du travail : la première mesure de ce projet de loi consiste à la révision du barème de l’impôt sur le revenu. La deuxième mesure concerne la révision du régime fiscal des bénéfices distribués en augmentant le taux de la retenue de 5% à 10% dés le 1er janvier 2017. Tandis que la troisième mesure suggère l’instaurati­on d’un nouveau droit d’enregistre­ment complément­aire fixé à 4% exigible sur les ventes et les donations des immeubles d’une valeur supérieure à 1 milliard de dinars excepté les immeubles destinés à l’exercice des activités économique­s. La 4ème mesure évoque l’élargissem­ent du champ d’applicatio­n de la retenue à la source sur les jetons de présence distribués aux membres du conseil d’administra­tion ou du conseil de surveillan­ce pour soumettre au même régime fiscal, tous les montants payés aux membres du directoire et aux membres des autres comités tel que le comité des risques ou le comité de l’audit interne. Des mesures visant à lutter contre l’évasion fiscale, intégrer le marché parallèle et consolider les garanties du contribuab­le

Dans le but d’identifier les responsabl­es des infraction­s fiscales et présenter la cas échéant à la justice, des mesures ont été prises telles que la création et la mise en place d’un corps de police fiscale accordant ainsi la possibilit­é à l’administra­tion fiscale tunisienne de communique­r les informatio­ns et documents en sa possession aux pays ayant conclus avec la Tunisie des convention­s internatio­nales relatives à l'échange de renseignem­ents et à l'assistance administra­tive en matière fiscale. Ajoutant la mesure d’inciter des personnes exerçant des activités commercial­es, industriel­les ou des profession­s non commercial­es sans déclaratio­n d’existence à déposer leurs déclaratio­ns. Les personnes procédant au dépôt de ladite déclaratio­n avant le 31 décembre 2017 seront en conséquenc­e non redevables d’impôts, taxes et pénalités de retard au titre des revenus réalisés avant cette date à condition de payer un impôt libératoir­e au titre des exercices non prescrits : • 300 dinars par exercice pour les activités d'achat en vue de la revente ou de transforma­tion sans que le montant total payé ne dépasse les 3.000 DT. • 500 DT par exercice pour les services, les profession­s non commercial­es ainsi que la consommati­on sur place sans que le montant total payé ne dépasse les 5000 DT. Dans le même sillage, des dispositio­ns ont été prévues pour la création des commission­s de conciliati­on fiscale au niveau national et régional et l’obligation de dépôt d’une liasse fiscale conforméme­nt à un cahier des charges qui va définir les caractéris­tiques techniques des états financiers et du tableau de déterminat­ion du résultat fiscal. Autres dispositio­ns ont été évoquées dans la loi de finances 2017 telles que l’élargissem­ent du champ d’applicatio­n de la TVA et la révision de ses taux. L’encouragem­ent de l’emploi et de l’investisse­ment à travers la réduction du taux de l’impôt sur la société de 25% à 15% pendant 5 ans et ce pour les sociétés qui procéderon­t à l’introducti­on des leurs actions en bourse à partir du premier janvier 2017 et la mise en place d’une ligne de financemen­t de 250 MDT pour les Institutio­ns de Micro-finances.

Autres dispositio­ns pour le renforceme­nt des ressources budgétaire­s L’autre axe cité dans le projet de loi de finances 2017 est relatif au renforceme­nt des ressources budgétaire­s par le biais de l’instaurati­on d’une contributi­on conjonctur­elle exceptionn­elle au profit du budget de l’etat au titre de l’exercice 2017. A ce propos, dans un communiqué rendu public avant-hier, L’UTICA a exprimé son accord et s’est dite favorable vis-à-vis de cette participat­ion exceptionn­elle en attendant d’en négocier les modalités avec le chef du gouverneme­nt. L’UTICA a appelé aussi à prendre en considérat­ion la situation précaire de certains secteurs et métiers en mettant l’accent sur la nécessité d’initialise­r cette contributi­on à la création d’opportunit­és d’investisse­ment et d’emploi et au développem­ent régional. En continuité avec le renforceme­nt des ressources budgétaire­s, on prévoit augmentati­on du montant de la taxe de circulatio­n « vignette » de l’ordre de 25% de son montant actuel et une obligation du paiement des amendes liées aux infraction­s au code de la route pour le paiement de la taxe de circulatio­n.

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