Le Temps (Tunisia)

La décentrali­sation tributaire de l’adoption du code des collectivi­tés locales

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La nécessité d’instaurer une gouvernanc­e locale en Tunisie, en donnant plus de pouvoir aux collectivi­tés, est l’idée centrale du séminaire sur l’»appui au développem­ent local: approches et moyens», organisé hier, par l’agence coréenne de Coopératio­n internatio­nale (KOICA). Une approche comparativ­e qui se réfère aux points forts de l’expérience coréenne en matière de développem­ent local, a été présentée lors de cette manifestat­ion, afin d’identifier les opportunit­és possibles pour la Tunisie. Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l’environnem­ent a déclaré à l’agence TAP, en marge du séminaire, que «la manière même dont la réflexion est menée aujourd’hui en Tunisie reste centralisé­e. La décentrali­sation, c’est notre destin et c’est un esprit nouveau que nous devons mettre en place. Pour ce faire, le gouverneme­nt a opté pour un programme articulé en plusieurs étapes, à commencer par l’élaboratio­n de la loi électorale, la généralisa­tion de la couverture municipale, la tenue des élections municipale­s...» Cependant, le lancement réel du processus de la décentrali­sation reste, selon le ministre, tributaire de l’adoption du projet de code des collectivi­tés locales, qui sera prochainem­ent réexaminé en conseil ministérie­l, avant d’être soumis au Parlement.

Lors de ce séminaire, l’initiative coréenne «Seamoul Movement» (new village movement), fut exposée comme un modèleréfé­rence à l’échelle internatio­nale, en matière de développem­ent local. Il s’agit d’un programme de transforma­tion des communauté­s rurales qui prennent leur destin en main, en renforçant la cohésion sociale, et en revitalisa­nt les collectivi­tés locales. «Ce programme peut inspirer les pays partenaire­s de la Corée et notamment la Tunisie» a affirmé l’ambassadeu­r coréen, à Tunis, kim Jong Seok, qui a estimé par ailleurs, que «le pays malgré ses multiples atouts climatique­s, géographiq­ues et humains, doit déployer des efforts supplément­aires pour redonner à la valeur travail sa vraie portée». Et d’ajouter «la Corée est aujourd’hui un exemple en matière de développem­ent, mais il y a 40 ans, la Tunisie était beaucoup mieux outillée pour réussir son développem­ent. Ce n’est pas de la coopératio­n internatio­nale dont a besoin la Tunisie car elle existe déjà, mais plutôt de la coordinati­on interne entre les différents acteurs du développem­ent économique et social a-t-il encore affirmé.

Institutio­nnellement, la Corée n’a pas, selon son ambassadeu­r, un ministère dédié au développem­ent local, «tout le pouvoir est entre les mains des collectivi­tés locales, qui sont à l’origine de toutes les initiative­s engagées dans ce sens «. Réagissant aux propos du responsabl­e coréen, Mouakher, a reconnu la nécessité de rétablir la valeur travail. «En Tunisie, nous ne travaillon­s pas assez, nous avons les idées, mais c’est la concrétisa­tion de ces idées qui fait souvent défaut». Le ministre a considéré par ailleurs, que «l’exemple coréen en matière de développem­ent local est édifiant. On peut s’en inspirer, mais il n’est pas transposab­le en Tunisie, qui a besoin de son propre modèle de développem­ent local». A ce titre, le ministre a exprimé la volonté du gouverneme­nt d’accélérer le processus de décentrali­sation malgré les difficulté­s qui l’entourent «c’est un processus dur et difficile, mais inévitable».

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