Le Temps (Tunisia)

Faut-il absolument compter les années qui passent ?

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de Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian

L’histoire du film se passe au service de gériatrie de l’hôpital Charles Foix d’ivry où le chorégraph­e de renom Thierry Thieû Niang anime un atelier de danse avec des patients malades de l’alzheimer. Ces derniers et par le biais de la danse, se racontent, se souviennen­t, regrettent et s’éclatent de rires et de solitude. Parmi eux, Blanche Moreau, une bonne mémé qui s’avèrera être une jeune fille de 90 ans qui ne s’est jamais mariée. Le chorégraph­e éveillera en elle un sentiment enfoui : celui de l’amour. Elle en tombera amoureuse. Un amour fou et une chose folle ! Elle goûtera intérieure­ment et à travers son regard à cet amour malgré son âge très avancé. Ce jeune homme a pris soin d’elle à travers l’art de la danse et a manifesté une patience exceptionn­elle en acceptant ses caprices. Les scènes des exercices, mais aussi celles des conversati­ons avec Blanche sont un dialogue vocal et corporel. Des chansons ont été choisies essentiell­ement du répertoire de Michel Delpech, avec des titres comme : « Pour un flirt » et « Tu me fais planer. » Elles appartienn­ent à l’époque des années 70 du siècle dernier. La jeune fille se contrebala­nce bizarremen­t de son

Sur un nuage : Lotfi BEN KHÉLIFA

De notre envoyé spécial en Wallonie C’est un long-métrage documentai­re français intitulé : « Une jeune fille de 90 ans », coréalisé par Valéria Bruni Tedeschi et Yann Coridian, qui vient de remporter le Prix spécial du jury et le Prix du public documentai­re à la 31è édition du festival internatio­nal du film francophon­e de Namur (FIFF) qui s’est déroulé du 30 septembre au 6 octobre en Wallonie (Belgique.) Le film, pour y rester, est à la fois surprenant, tendre, romantique, avec des moments de tristesse et de silence. âge. Elle prétendra qu’elle a 23 ans et qu’elle aura 24 ans dans quelques mois ! On ne sait pas trop si la danse l’a ainsi transformé­e. Elle ne pense pas à sa maladie, à sa difficulté à s’exprimer et à trouver les bons mots à l’endroit et à l’entourage qui ne la prend pas trop au sérieux.

Elle est, en plus, frontale dans ses répliques et ses commentair­es. Elle n’a pas froid aux yeux pour dire tout haut ce qu’elle pense dans son for intérieur. Sa maladie est-elle devenue plutôt une maladie d’amour ? Elle semble être et vivre sur un nuage. Sur un autre plan, le film nous renvoie également au premier âge, celui des bambins qui ne peuvent pas s’aider et qui nécessiten­t donc une assistance permanente. Le film dégage un parallélis­me entre l’enfance et la vieillesse. Mais faut-il compter les années qu’on vit et qui passent ? Il ne le faudra surtout pas semble nous murmurer la bonne vieille jeune fille avec une sincérité à fleur de peau. Un documentai­re touchant et qui utilise un rythme qui accroche.

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