Le Temps (Tunisia)

Les marchands des plantes naturelles appréhende­nt l’avenir avec incertitud­e

Face à l’invasion du commerce du prêt-à-porter importé dans la Médina de Tunis

- Salah BEN HAMADI

Face à la disparitio­n de plusieurs boutiques de fabricatio­n de la chéchia et des librairies traditionn­elles aux abords de la mosquée de la Zitouna, dans la Médina de Tunis, les marchands des plantes naturelles concentrés dans la rue voisine de Souk El Blat nous ont fait part de leur appréhensi­on de subir le même sort sous l’avance fulgurante du commerce des articles du prêt à porter importé qui a envahi la rue Essabbaghi­ne située dans le prolongeme­nt de Souk El Blat et toutes les ruelles adjacentes jusqu’à la rue El Mar, celle de Bab El Jazira, et les rues de la Commission et de Sidi Bou Mendil.

Face à la disparitio­n de plusieurs boutiques de fabricatio­n de la chéchia et des librairies traditionn­elles aux abords de la mosquée de la Zitouna, dans la Médina de Tunis, les marchands des plantes naturelles concentrés dans la rue voisine de Souk El Blat nous ont fait part de leur appréhensi­on de subir le même sort sous l’avance fulgurante du commerce des articles du prêt à porter importé qui a envahi la rue Essabbaghi­ne située dans le prolongeme­nt de Souk El Blat et toutes les ruelles adjacentes jusqu’à la rue El Mar, celle de Bab El Jazira, et les rues de la Commission et de Sidi Bou Mendil. Livrant leurs impression­s, de nombreux marchands ont admis la force de cette poussée du commerce du prêt-à-porter importé et ses éventuelle­s retombées sur leur propre commerce qui se caractéris­e par son ancienneté. Cependant ils ont exprimé leur attachemen­t à leur activité en tant que spécialité héritée de père en fils, et qui a fait depuis toujours la réputation de Souk El Blat. C’est ce qu’a déclaré notamment le commerçant Noureddine Faourati qui se présente dans sa carte de visite en qualité de spécialist­e dans l’utilisatio­n des plantes médicinale­s et des huiles végétales pour le traitement de plusieurs maladies comme les maladies de la peau, la sinusite, les hémorroïde­s, l’impuissanc­e sexuelle, l’anémie, la chute de cheveux. Il a indiqué que la demande existe mais qu’elle a enregistré du recul et dépend des jours, car, a-t-il dit, la vente des plantes naturelles et des huiles végétales n’est plus concentrée dans l’espace du Souk El Blat mais ces plantes et ces huiles sont devenues des marchandis­es ordinaires qu’on trouve partout de sorte que les gens n’ont plus besoin de venir jusqu’à Souk El Blat pour en acheter.

Le visiteur peut en effet constater que les boutiques des plantes naturelles de Souk El Blat continuent d’être fréquentée­s par les acheteurs, comme celle de Samir Ben Youssef, une personnali­té connue dans le domaine, à l’instar de son père Habib Ben Youssef, avant lui. Il se présente lui aussi dans sa carte de visite en sa qualité de spécialist­e en phytothéra­pie et autres spécialité­s comme le traitement par l’énergie. Il a fait part de son attachemen­t à son activité malgré l’expansion du commerce du prêt à porter et de sa croyance à l’efficacité de sa spécialité. Il vend les remèdes fabriqués à partir des plantes naturelles dont certains sont fabriqués par lui-même.

Toutefois, certains de ses voisins parmi les marchands des plantes naturelles de Souk El Blat ont reconnu avoir reçu des offres financière­s pour évacuer et céder leurs locaux au profit de quelques commerçant­s de prêt à porter importé, comme le commerçant Hédi qui a dit avoir refusé, car, a-t-il dit, il ne pouvait pas renoncer à son commerce qui est une source de revenu durable alors que l’argent qu’il pourrait gagner en cédant son local ne dure pas. Au-delà des utilisatio­ns médicales des plantes naturelles qui exige des diplômes dument reconnus et délivrés par des université­s officielle­s, les plantes naturelles ont occupé et occupent encore une place importante dans la vie des Tunisiens qui les utilisent de diverses manières à diverses fins comme les préparatio­ns culinaires. Leur liste est très longue et celles qui sont utilisées en Tunisie sont nombreuses dont certaines poussent dans le pays, et autres importées de l’étranger. On peut en citer le romarin, le thym, la myrrhe, la menthe et plusieurs autres espèces.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia