Le Temps (Tunisia)

L’etat aime la Culture...

- Samia HARRAR

C’est son enfant chérie; alors il la choie, à sa façon bien sûr! Aux antipodes du genre. Pour qu’elle choit? Et le lui rende au centuple. Surtout! En se faisant porter pâle. C’est bien plus confortabl­e n’est-ce pas? Oui, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Dans le jeu des sept erreurs, il y a une erreur. Contentez-vous de la trouver. Cela suffira. On verra après ce qu’il faudra faire pour y remédier.

C’est son enfant chérie; alors il la choie, à sa façon bien sûr! Aux antipodes du genre. Pour qu’elle choit? Et le lui rende au centuple. Surtout! En se faisant porter pâle. C’est bien plus confortabl­e n’est-ce pas? Oui, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Dans le jeu des sept erreurs, il y a une erreur. Contentez-vous de la trouver. Cela suffira. On verra après ce qu’il faudra faire pour y remédier. Pour le moment, plutôt que de prendre le taureau par les cornes, en risquant l’estocade, essayons de biaiser, comme toujours, jusqu’à ce qu’au loin passent les cigognes... Laissons du temps au temps, en somme, et avalons la pilule. Sans rechigner. Après tout, il vaut mieux laisser la culture, aux élites, le bon peuple ayant déjà trop affaire pour boucler les fins, et les débuts de mois, difficiles, pour avoir à s’en préoccuper. D’ailleurs, à cet égard, la loi de finances 2017, dans ses projection­s sur un futur, qui promet d’être radieux, a été plutôt magnanime. Ce n’est pas 17% de TVA, qu’il fallait facturer, mais quasiment le double. Ou le triple. Pourquoi pas tant qu’à faire? Déjà qu’avec les 6% accoutumés, à ce niveau-là, à quelques rares exceptions près, tout les actants de la chose culturelle, tous secteurs confondus, tiraient le diable par la queue, en haletant, en se demandant de façon récurrente, quels péchés ils avaient pu commettre, pour être frappés d’une si lourde malédictio­n. S’il l’en en rajoute une couche, et c’est largement le cas aujourd’hui, tout ce beau monde mettra la clé, -qu’il n’a même pas d’ailleurs- sous la porte, en jurant tous ses grands dieux, qu’on ne l’y reprendra plus. Alors, quid des génération­s futures, sous des cieux qui n’ont eu de cesse depuis quelques décades, et encore plus aujourd’hui, de mépriser la culture, au point de faire en sorte qu’elle soit acculée à mourir de sa belle mort, au lieu de l’encourager, pour en faire ce rempart: le seul qui vaille en réalité, contre tous les terrorisme­s possibles et inimaginab­les, qu’ils soient ceux des armes que ceux des esprits? L’etat, sous de pareils auspices, leur promet un avenir bien sombre, si ce projet, qui est avant tout un projet de société, venait à être avalisé. Cela voudra dire aussi, que la volonté politique va dans un sens, lorsque le discours va dans un autre. Ils devraient être les meilleurs amis du monde. Si, d’ores et déjà, et sur un sujet aussi important que la culture, tout semble les séparer, c’est le pays tout entier qui mettra la clé sous la porte. Elle est déjà ouverte aux quatre vents...

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