Le Temps (Tunisia)

Pas de pitié pour les mafieux !

- Ahmed NEMLAGHI

La descente des unités de la police municipale effectuée dernièreme­nt , dans des dépôts de stockage de cigarettes de contreband­e à la rue des Salines au centrevill­e de Tunis, et qui a abouti à la saisie de 12 camions de cigarettes destinées au marché parallèle, nous donne une idée sur la contreband­e qui ne cesse de proliférer, nuisant à l’économie du pays déjà fragilisée et par là même à l’intérêt national.

Le trafic des cigarettes n’est qu’un des produits que les contreband­iers exploitent pour s’enrichir illégaleme­nt sur le dos du contribuab­le et du commerçant qui paie régulièrem­ent ses taxes et ne veut se mouiller dans de tels trafics. D’autres produits sont vendus par la même voie, avec généraleme­nt des petits groupe de trafiquant­s qui opérant à bord d’une camionnett­e se livrent à ce trafic en disposant de cachettes où ces produits de contreband­e sont stockés. Or ceux qui louent ces cachettes sont également complices car ils sont la plupart du temps au courant de ce qui se passe. Il ya également un créneau plus large et plus nuisible aux entreprise­s commercial­es, lorsque le trafic prend des ampleurs internatio­nales et à l’aide de grands moyens. Durant l’ancien régime il y a eu des complicité­s solides afin que certains mafieux ne soient pas inquiétés quel que soit le produit local ou importé. Ce qui a eu de fâcheuses conséquenc­es même sur la situation sociale et politique du pays, car la contreband­e sert entre autres à financer le terrorisme. « Près de 600 entreprise­s ont dû fermer boutique, car elles ne sont plus compétitiv­es et leurs produits sont concurrenc­és par ceux de la contreband­e et du marché informel », a déclaré dernièreme­nt la présidente de L’UTICA. Fini donc le laxisme et la complicité, face aux attitudes malhonnête­s de ces mafieux hors la loi.

Parmi ces derniers il n’y a pas que les petits revendeurs à la sauvette ou certains commerçant­s installés avec pignons sur rue, dans des quartiers bien connus à la capitale. Il ya également certains hommes d’affaires qui continuent à verser dans les pratiques illégales et la corruption. Ceux-là nuisent à l’intérêt de l’entreprise et au côté bénéfique de l’investisse­ment dans le pays. C’est notamment par des entourloup­ettes au droit douanier, notamment en ce qui concerne les taxes d’importatio­n ou d’exportatio­n. En effet toute personne qui a coopéré d’une manière ou d’une autre au délit d’importatio­n ou d’exportatio­n sans déclaratio­n, ou ayant financé des opérations frauduleus­es, commet une infraction sévèrement punie par la loi. En vertu de l’article 402 du code des douanes, toute personne jugée coupable d’un délit de contreband­e, sera outre la sanction pénale, déclarée interdites d’exercer certaines fonctions telles que diriger une entreprise.

Il est impérieux donc pour les organes compétents de l’etat de sévir rigoureuse­ment contre la contreband­e sous toutes ses formes afin de préserver l’intérêt du contribuab­le.

L’etat connait-il parfaiteme­nt les contreband­iers et leur circuits, tel que l’a affirmé dernièreme­nt la présidente de L’UTICA ? qu’on en soit certain ou dubitatif, il est nécessaire d’y sévir davantage, par l’applicatio­n stricte de la loi qui est la même pour tous.

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