«50 ans…et ça tourne encore»
Un cinquantième anniversaire en grande pompe
22ème édition des journées cinématographiques de Carthage
r Un cinquantième anniversaire en grande pompe
r Hommage à Youssef Chahine, Djibril Diop Mambéty, Idrissa Ouedraogo, Abbes Kiarostami et Kalthoum Bornaz
Pour tenir sa conférence de presse, Le comité directeur de la 27ème édition des Journées cinématographiques de Carthage, a élu domicile cette année, sous une grande tente blanche, superbement dressée pour la circonstance, dans un lieu fort symbolique, (Rue Medhat Pacha, perpendiculaire à l’avenue Mohamed V), en hommage aux agents de la sécurité présidentielle, victimes d’un attentat terroriste survenu dans ces mêmes lieux, à la même période de l’année écoulée.
Une minute de silence et de recueillement a été observée par l’assistance à la mémoire des martyrs, pour dire que la vie continue malgré tout et malgré tous les coups qui peuvent surgir un jour ou l’autre, ici ou ailleurs… Entouré de son équipe, Brahim Letaïef a présenté hier, devant de nombreux journalistes de la place, les grands axes de l’édition 2016 prévue, du 28 octobre au 5 novembre, tout en annonçant la célébration du cinquantième anniversaire d’un événement cher à nos coeurs. Pour le directeur des Journées, « 50 ans…et ça tourne encore ». Selon lui, « c’est un festival qui a pris de l’ampleur et de l’assurance et continue à gagner un peu plus de liberté à chacune de ses éditions. Un festival qui a joué un rôle important dans l’édification de la Tunisie moderne en contribuant à l’émergence de nouveaux talents ». Et d’ajouter: « au fil des cinq décennies, on peut s’enorgueillir d’avoir compté parmi nos cinéastes tunisiens, arabes et africains, des hommes illustres qui ont façonné l’industrie du cinéma qui joue désormais dans la cour des grands… » .
Le film d’ouverture de la présente édition des JCC, est comme on le sait déjà, « Fleur d’alep » avec dans les principaux rôles, Hind Sabri, Badis Bahi, Hichem Rostom et Mohamed Ali Ben Jemaa. Un film signé Ridha Béhi, (auteur de « Seuils interdits », « Soleil des hyènes », « Champagne amer », « Les anges », « Les hirondelles ne meurent pas à Jérusalem …» ), que nous retrouverons avec grand plaisir.
Par ailleurs, une panoplie de 18 films ont été retenus pour la compétition officielle, longs métrages, dont les titres tunisiens: « Zaineb n’aime pas la neige » de Kaouther Ben Hania, « Chouf » de Karim Dridi, « Demain dès l’aube » de Lotfi Achour et « Thala mon amour » de Mehdi Hmili Dans la section Première oeuvre, Prix Tahar Cheriaa, 13 films ont été retenus dont: « Hédi » de Mohamed Ben Attia et « The last of us » de Alaeddine Sélim, (Tunisie). Rappelons que le jury longs métrages est composé de Abderrahmane Sissako et des membres: Diani Gayé, Giovanna Taviani, Khaled Youssef, Marc Irmer, Amina Chouikh et Abdelhalim Messaoudi.
Le jury Première oeuvre réunira quant à lui, Sofiane Al Fani (président), aux côtés de Paul Baboudjan, Farida Belyazid, Michel Faucon et Mirielle Fanon Mendes France. La compétition officielle Jcc-courts métrages, (19 titres retenus dont 3 tunisiens), supervisée par un jury d’envergure internationale, conduit par N’diaye Maimouna du Burkina-faso, mettra en valeur les différentes écritures et visions de talents émergents. Leurs films d’aujourd’hui illustrent la vitalité des JCC et du cinéma arabe et africain de demain. Les JCC version 2016 rendront hommage à Youssef Chahine, Djibril Diop Mambéty, Idrissa Ouedraogo, Abbes Kiarostami et Kalthoum Bornaz, réalisatrice tunisienne disparue cette année. Sans oublier les sections parallèles autour du cinéma tunisien, russe, asiatique et cinéma du monde.
Enfin, les organisateurs ont annoncé que le prix du 50ème anniversaire des JCC sera décerné à Férid Boughedir dont le dernier opus « Zizou » occupe les écrans de la capitale. Un cinquantième anniversaire en grandes pompes, des invités de marque et un public toujours assoiffé de belles étoiles, feront de cet événement artistique et cinématographique, le plus convoité dans le monde arabe et en Afrique, et le plus important en nombre de participants, un forum d’échange et d’images des quatre coins de la planète.
Pour le directeur Brahim Letaïef, les JCC ont besoin d’une indépendance et d’une stabilité qui aide dans la décision…50 ans après, aujourd’hui plus que jamais, écrit-il, la question de l’autonomie des JCC est à l’ordre du jour… ». Une question cruciale qu’on devra prendre au sérieux car elle déterminera l’avenir des JCC.
Sayda BEN ZINEB