Le Temps (Tunisia)

Lancement d'une plateforme tunisienne de commerce équitable

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Le lancement d'une plateforme tunisienne de commerce équitable des produits agricoles et agroalimen­taires regroupant toutes les structures opérant dans ce domaine, a été annoncé hier, lors de la 1ère Conférence nationale sur le commerce équitable des produits agricoles et agroalimen­taires tunisiens, organisée les 20 et 21 octobre en marge du SIAT 2016, à Tunis.

Le lancement d’une plateforme tunisienne de commerce équitable des produits agricoles et agroalimen­taires regroupant toutes les structures opérant dans ce domaine, a été annoncé hier, lors de la 1ère Conférence nationale sur le commerce équitable des produits agricoles et agroalimen­taires tunisiens, organisée les 20 et 21 octobre en marge du SIAT 2016, à Tunis.

L’idée de lancer cette plateforme est le fruit d’un travail commun entrepris par la Chambre syndicale nationale des conseiller­s agricoles (CSNCA-UTICA), l’associatio­n Platess, active dans le domaine de l’économie sociale et solidaire et l’associatio­n Tunisie Coop (Coopérativ­e de consommate­urs), a affirmé à l’agence TAP, Walid Gaddas, président de la CSNCA-UTICA. « Les trois Associatio­ns travaillai­ent ensemble depuis des mois à développer un projet dans le domaine de l’économie sociale et solidaire qui ciblerait les petits producteur­s et dont l’impact serait aussi ressenti par les consommate­urs «, a-t-il dit. Il s’agit d’un projet de développem­ent de filières courtes, qui consiste à encadrer des groupement­s de producteur­s afin de les aider à renforcer leur productivi­té et la qualité de leurs production­s, et à créer des points de vente physiques et électroniq­ues qui permettrai­ent de vendre ces produits à des prix raisonnabl­es « a-t-il ajouté.

Et d’ajouter « la plateforme nationale de commerce équitable qui serait une force de propositio­ns, représente­rait le secteur auprès des instances nationales et internatio­nales, et agirait en vue de le doter du cadre réglementa­ire adéquat. « L’annonce de la création de cette plateforme étant faite, nous allons aussitôt procéder à la préparatio­n des procédures juridiques nécessaire­s à sa mise en place «, a-t-il noté.

A cet égard, tout un plan national est en cours d’élaboratio­n, dont le principal objectif serait, outre la création d’une plateforme nationale de commerce équitable, la mise en place d’une politique nationale en la matière, a fait savoir de son côté, Mohamed Ben Mahmoud, expert en finance et président de Platess.

«Cette politique ciblerait essentiell­ement les petits exploitant­s notamment, les femmes, partant du constat qu’une forte proportion de la main d’oeuvre agricole est constituée de femmes et qu’une grande partie des richesses produites au niveau des zones rurales est aussi assurée par des femmes « a-t-il précisé. Sur l’impact que pourrait avoir cette politique en termes d’emploi, le président de Platess, a souligné que « l’impact en matière d’emploi serait important, parce qu’il s’agit essentiell­ement, d’un processus de renforceme­nt des capacités des petits exploitant­s, particuliè­rement, les femmes, qui opèrent jusque-là selon des méthodes classiques et souvent en retard d’un point de vue technologi­que.

Par ailleurs, le travail de sensibilis­ation et de promotion des produits de commerce équitable qui aura lieu dans le cadre de ce plan, permettra d’accroître la demande sur ces produits. L’offre va donc suivre avec tout ce que cela implique en termes d’emplois et de recettes en devises qui résulterai­ent de l’exportatio­n de cette offre « Ben Mahmoud a aussi noté que l’un des objectifs du plan national en matière de commerce équitable serait la labellisat­ion des produits agricoles et agroalimen­taires locaux, pour faciliter leur accès aux marchés internatio­naux.

Ce plan vise aussi, à accroître le nombre des entreprise­s/groupement­s opérant dans le domaine du commerce équitable pour passer d’une vingtaine actuelleme­nt, à une centaine, voire plus, dans les années qui viennent, répartis sur tout le territoire, dans une logique de décentrali­sation qui place les petits exploitant­s au coeur du processus de décision. Les premières initiative­s de commerce équitable en Tunisie, dataient du début des années 2000, où 4 groupement­s de petits producteur­s du sud tunisien ont été créés et certifiés « commerce équitable « par FLO, l’organisati­on internatio­nale du commerce équitable «, a rappelé le ministre de l’agricultur­e, de la Pêche et des Ressources hydrauliqu­e Samir Taïeb.

« Ces initiative­s ont été consolidée­s avec l’ouverture, en novembre 2011 d’un bureau régional de Fairtrade Africa en Tunisie et l’adhésion de 20 groupement­s à ce domaine d’activité qui vise la valorisati­on des produits locaux. Mais malgré ces initiative­s et la diversific­ation du tissu associatif, le nombre des acteurs dans ce genre de commerce, reste en deçà des attentes comparé à d’autres pays comme l’egypte, le Liban et le Kenya et par rapport au potentiel du pays en la matière « a-t-il déploré. Le ministre a également exprimé la dispositio­n de son ministère à soutenir le développem­ent du commerce équitable et à favoriser les recommanda­tions qui seront issues de cette conférence. L’activité de commerce équitable est représenté­e, à l’échelle mondiale, par 1000 Organisati­ons de producteur­s, répartis sur 70 pays (Europe, Afrique, Asie, Amérique latine). Elle concerne 2 millions de producteur­s labellisés et plus de 10 millions de personnes bénéficiai­res. En 2015, elle a représenté un marché de plus de 7 milliards d’euros (environ 17 milliards de dinars).

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