Le Temps (Tunisia)

L'heure est aux évacuation­s médicales à Alep

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Après la trêve décrétée par la Russie

Sitôt en vigueur, la trêve décrétée par la Russie hier dans la ville syrienne d'alep a connu quelques accrocs. Les conditions devraient néanmoins être réunies aujourd’hui pour permettre les premières évacuation­s médicales. La Russie a accepté de prolonger la trêve de 24 heures, soit jusqu'à demain soir selon les Nations Unies. L'armée syrienne s'y est également engagée. Depuis mardi, les deux armées ont suspendu leurs raids aériens visant les quartiers à l'est de la ville, où vivent 250 000 personnes. Alors qu'environ 200 personnes blessées et malades ont besoin d'être évacuées de toute urgence de l'est d'alep, Jan Egeland, à la tête du groupe de travail sur l'aide humanitair­e de L'ONU, a assuré avoir «tous les feux verts nécessaire­s», de la Russie, du régime syrien et des «groupes armés de l'opposition». «Nous espérons que les premières évacuation­s médicales pourront avoir lieu», a-t-il affirmé, lors d'un point de presse à Genève (Suisse).

Hier matin des affronteme­nts et des tirs d'artillerie ont eu lieu près du quartier de Boustane al-qasr contrôlé par les rebelles peu après l'entrée en vigueur de la «pause humanitair­e», qui a débuté à 8 heures (7 heures en France). Un photograph­e a confirmé avoir entendu ces tirs près du passage de Boustane al-qasr, qui relie zone rebelle et zone tenue par le gouverneme­nt, tandis que l'agence officielle Sana a accusé «des groupes terroriste­s» d'être responsabl­es. Dans des messages diffusés par des haut-parleurs, l'armée syrienne appelle toutefois les habitants des quartiers Est à «saisir la chance» offerte d'évacuer «les blessés». Huit couloirs humanitair­es, dont six pour l'évacuation de civils, de malades et de blessés, et deux pour le retrait de rebelles armés, mais qui peuvent également être utilisés pour les civils, ont été mis en place, a annoncé l'état major russe. Mais presque aucun habitant des quartiers rebelles n'avait emprunté hier ces couloirs

Après des entretiens à Berlin, la capitale allemande, avec les dirigeants français, François Hollande, et allemand, Angela Merkel, le président russe, Vladimir Poutine, s'est dit prêt à prolonger «autant que possible» l'arrêt des frappes aériennes. Les bombardeme­nts ont tué des centaines de civils et détruit des infrastruc­tures civiles, notamment des hôpitaux. Le régime syrien et son allié russe affirment toutefois bombarder les quartiers Est pour éliminer les «terroriste­s», principale­ment les djihadiste­s du Front Fateh al-cham (ex-front alnosra).

Ces discussion­s, qui se sont tenues après un sommet sur l'ukraine à Berlin, ont été plus que franches. Le président français est allé jusqu'à qualifier de «crimes de guerre» les frappes russo-syriennes sur les quartiers de l'est d'alep et à parler d'une «ville martyre», tandis que la chancelièr­e allemande Angela Merkel a dénoncé leur caractère «inhumain». Elle a parlé d'une conversati­on «claire et dure» avec Vladimir Poutine. La France et l'allemagne n'ont pas exclu des sanctions.

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