Le Temps (Tunisia)

Une loi au goût amer

- Yosr GUERFEL AKKARI

La loi de finances 2017 comme ses précédente­s prête toujours à contestati­ons et ses pourfendeu­rs sont toujours nombreux à rouspéter. L’UTICA, L’UGTT, les avocats, les médecins, les experts comptables, les architecte­s… pour ne pas dire tout le monde s’opposent aux dispositio­ns d’une loi à leur sens mal ficelée. Les entreprise­s réfutent les contributi­ons exceptionn­elles et les salariés s’opposent au gel des augmentati­ons salariales et aux mesures draconienn­es envisagées dans le budget 2017. L’examen de la loi de finances 2017 et du budget de l’etat au titre de l’exercice 2017 se poursuivra sous l’hémicycle au cours de cette semaine. Les pourparler­s entre la commission des finances et le gouverneme­nt iront de même. L’UGTT et le gouverneme­nt renoueront probableme­nt les discussion­s afin de briser la glace pour arriver à un compromis atour du gel des augmentati­ons salariales. Au cours de leurs campagnes électorale­s, les partis aujourd’hui au pouvoir n’étaient pas avars en promesses toutes aussi attrayante­s les unes que les autres et se sont engagés à faire sortir l’économie nationale du gouffre. Hélas nul engagement n’a été respecté. Des programmes économique­s, des analyses empiriques élaborées avec soin par des économiste­s avérés. Une fois aux commandes, c’est le réveil brutal. Six ans de « Révolution » et les gouverneme­nts successifs n’ont pas trouvé la formule miracle. Le gouverneme­nt Chahed appelle aujourd’hui à la mobilisati­on et aux sacrifices, voire à l’austérité comme planche de salut. Aux yeux du gouverneme­nt, patronat, salariés et profession­s libérales doivent consentir des sacrifices pour voler au secours des finances publiques. Certes, les sacrifices est l’alternativ­e ultime par les temps qui courent, mais encore faut-il, au préalable, savoir doser et répartir les sacrifices entre gouvernant­s et gouvernés.

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