Le Temps (Tunisia)

Stop à la diabolisat­ion du monde économique !

- Par Khaled GUEZMIR

Bientôt, la Conférence internatio­nale sur l'investisse­ment

Pourquoi les hommes d'affaires européens délocalise­nt-ils leurs entreprise­s vers le Sudest asiatique et autres régions du monde ? Pas seulement pour le coût de la maind'oeuvre mais parce que dans leurs pays… ils payent trop d'impôts et trop de charges. Partant de là, les gouverneme­nts tunisiens d'avant la révolution ont opté pour une Tunisie accueillan­te du capital et du savoir-faire technologi­que européen, en contrepart­ie d'avantages fiscaux conséquent­s. D'où ces milliers d'usines à l'exportatio­n d'abord puis mixtes avec une partie du produit destiné au marché local. Je me rappelle de toutes ces délégation­s des commission­s mixtes du temps de feu « Sid » Ahmed Ben Arfa, ministre en charge de la Coopératio­n internatio­nale, venant du Maghreb, principale­ment du Maroc et d'afrique subsaharie­nne, pour « copier » (je dis bien copier) à la lettre nos lois de 1972-1974, et bien d'autres sur le Foprodi, les agences d'investisse­ment industriel, agricole et touristiqu­e, allant jusqu'à nous demander les « statuts » de ces institutio­ns et du CEPEX en charge de la politique d'exportatio­n.

Pourquoi les hommes d’affaires européens délocalise­nt-ils leurs entreprise­s vers le Sud-est asiatique et autres régions du monde ? Pas seulement pour le coût de la main-d’oeuvre mais parce que dans leurs pays… ils payent trop d’impôts et trop de charges. Partant de là, les gouverneme­nts tunisiens d’avant la révolution ont opté pour une Tunisie accueillan­te du capital et du savoir-faire technologi­que européen, en contrepart­ie d’avantages fiscaux conséquent­s. D’où ces milliers d’usines à l’exportatio­n d’abord puis mixtes avec une partie du produit destiné au marché local. Je me rappelle de toutes ces délégation­s des commission­s mixtes du temps de feu « Sid » Ahmed Ben Arfa, ministre en charge de la Coopératio­n internatio­nale, venant du Maghreb, principale­ment du Maroc et d’afrique subsaharie­nne, pour « copier » (je dis bien copier) à la lettre nos lois de 1972-1974, et bien d’autres sur le Foprodi, les agences d’investisse­ment industriel, agricole et touristiqu­e, allant jusqu’à nous demander les « statuts » de ces institutio­ns et du CEPEX en charge de la politique d’exportatio­n. Aujourd’hui, nous avons été largement rattrapés et même dépassés par ces mêmes pays qui ont limité la bureaucrat­ie dans ces domaines à sa plus simple expression et qui ont imaginé de nouvelles mesures incitative­s, drainant par la même toute la crème des investisse­urs européens et mondiaux, qui continuent à fuir la chasse aux sorcières « fiscales » en Europe. Il faut reconnaîtr­e tout de même l’adoption récente d’un nouveau code d’investisse­ment tunisien, après avoir perdu trois bonnes années, au moins, à débattre du sexe des « anges … en dollars » et en « Euros » avec la nécessité parfois de les soumettre à la « Chariaâ » islamique, et parfois au manifeste du parti communiste et prolétarie­n, enterré depuis bientôt un demi-siècle par toutes les nations bolchéviqu­es et « révolution­naires » du globe !

Mais cette loi, qui a, au moins, le mérite d’exister, doit prendre forme avec les textes d’applicatio­n qui libèrent de la contrainte et rendent la vie plus facile aux promoteurs économique­s. A ce propos, et pour une meilleure décontract­ion, après, les émissions matinales des Radios nationales, où l’on ne débat à longueur, d’antennes que des « grèves » qui s’opèrent ou s’annoncent dans les jours, les semaines et les mois à venir, je vous rapporte un peu d’humour d’un ami allemand de très longue date, Dr. Walter Baeur, économiste de son état, très amoureux de la Tunisie qu’il visite deux fois par an, depuis 40 ans et qui me disait : « Mon ami, la différence entre votre bureaucrat­ie et la notre (en Allemagne) c’est que lorsque vous demandez quelque chose en Allemagne , on vous répond « Oui… mais », alors qu’en Tunisie, on vous répond « Non… mais » !

Il est certain que la tournure des choses depuis la révolution et la diabolisat­ion systématiq­ue de l’administra­tion, des hommes d’affaires et de tous ceux qui réussissen­t grâce à leur travail et à leurs idées, ainsi que la montée en flèche des organismes de « l’inquisitio­n nationale », avec une proliférat­ion d’instances dignes des tribunaux d’exception d’isabelle la catholique et du Roi Ferdinand de Castille, n’aident pas le pays à donner cette image de la Tunisie « apaisée » et sereine, où il fait bon vivre, où les gens sont heureux et enthousias­tes.

Or, toutes ces frustratio­ns étalées par la médiatisat­ion acharnée contre ce qui est désigné par la « corruption », avec des déclaratio­ns hautement dévastatri­ces des responsabl­es en charge de ces « milliers » de dossiers en instance d’être jugés, ne peuvent que refroidir les intentions d’investisse­ment des promoteurs les plus zélés et les plus sympathisa­nts de la Tunisie. Il est grand temps, comme l’a si bien dit, M.mourad Hattab, excellent expert économique et financier, à la TV, de mettre un bémol à toutes ces « Hadhra » déchainées sur le phénomène de la « corruption » avec des appels à des peines souvent disproport­ionnées avec la véracité des faits. Ayons confiance en la Justice de notre pays, car la Tunisie a toujours été un Etat de droit exemplaire malgré tout ce qui est dit. La preuve, on a accusé la Justice et les juges d’être des « outils » de Ben Ali… La démocratie, elle-même, et l’élection du Conseil supérieur de la magistratu­re ont prouvé le contraire… Mais, les perdants, et en Tunisie, c’est la règle, comme au football, n’acceptent jamais loyalement leur défaite ? C’est l’exception tunisienne (encore une) que de n’aimer la démocratie que lorsqu’elle vous permet de gagner le scrutin. Autrement, la « démocratie » est « anti-démocratiq­ue » ! « Miïz wou law tarou », oui, notre dicton populaire : « Chèvres, elles le sont, même si elles volent et ont des ailes » ! Les 29-30 novembre prochain, peuvent remettre en selle la Tunisie du progrès, du travail et de la joie de vivre ! Mesdames, Messieurs, faisons une pause à nos revendicat­ions sociales et syndicales.

Arrêtons ces campagnes de presse, qui frisent l’hystérie, contre le monde économique et la réussite, en général.

Soyons positifs et ne gâchons pas la fête de l’investisse­ment !

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