Coup de filet dans le milieu du proxénétisme
Les agents de la police judiciaire française ont réalisé un important coup de filet dans trois bars à hôtesses ayant pignon sur rue dans le centre-ville de Mulhouse : le Marquis (2 avenue Auguste-wicky), le Diam’s (55 avenue de Colmar) et l’impérial (44 boulevard Roosevelt). Neuf personnes ont été interpellées le jour même (cinq ont rapidement été relâchées) et plusieurs dizaines de milliers d’euros d’argent liquide ont été saisis.
Le juge d’instruction saisi du dossier depuis le printemps dernier, a mis en examen les quatre personnes restantes pour proxénétisme aggravé et travail dissimulé. Le premier de ces chefs de poursuite - de loin le plus sérieux - leur fait encourir jusqu’à 10 ans de prison ferme. Deux des personnes mises en cause ont été écrouées dans la foulée : une septuagénaire (institutrice en retraite…), considérée comme la gérante de droit ou de fait - des trois établissements visés, et un homme présenté comme son « lieutenant ». Le troisième mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire et le quatrième n’est pour l’heure que témoin assisté.
Les enquêteurs estiment qu’une dizaine de personnes - de facto placées sous la coupe d’une bande organisée -, se prostituaient régulièrement dans l’un ou l’autre des trois établissements déjà cités. « Les investigations vont désormais se poursuivre, avec en particulier le souci de cerner le plus finement possible l’ampleur de ces agissements, insiste le procureur de la République. Il va s’agir aussi d’évaluer l’ampleur des revenus occultes ainsi générés et de mener une véritable enquête patrimoniale… Car ce qui est insupportable, ici - au-delà de l’atteinte à la dignité des personnes soumises au proxénétisme -, c’est qu’il y a beaucoup d’enrichissement. Il est prévisible que des avoirs criminels importants seront révélés au fil de l’enquête menée sur cette économie souterraine. »
De son côté, le préfet du Haut-rhin est lui aussi passé à l’action, en prenant hier un arrêté de fermeture administrative de six mois à l’encontre du Marquis, du Diam’s et de l’imperial. Les trois établissements ont de surcroît été privés de leurs licences IV.