Le Temps (Tunisia)

Massacre dans une école de police à Quetta

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• L’attaque revendiqué­e par Daech a fait une soixantain­e de morts et une centaine de blessés

Au moins 59 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées dans une attaque menée lundi soir par des hommes armés et équipés de vestes d’explosifs dans une école de police à Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, qui a été revendiqué­e mardi par le groupe Etat islamique. Environ 200 nouvelles recrues occupaient le centre de formation au moment de l’attaque, ont précisé les autorités pakistanai­ses. Certains des élèves policiers ont été pris en otage pendant l’attaque qui a duré cinq heures. La plupart des victimes sont des élèves policiers. «Les militants sont venus directemen­t dans notre caserne. Ils ont fait irruption et ont commencé à tirer à bout portant. Nous nous sommes mis à crier et à courir dans la caserne», a rapporté un des survivants à un média local. Mir Sarfaraz Bugti, ministre de l’intérieur de la province du Balouchist­an, dont Quetta est le chef-lieu, a indiqué que l’attaque avait visé le bâtiment où se reposaient les nouvelles recrues. «Deux assaillant­s se sont fait exploser tandis qu’un troisième a été abattu d’une balle dans la tête par les responsabl­es de la sécurité», a-t-il dit. Un photograph­e de Reuters présent sur place rapporte avoir vu les autorités transporte­r la dépouille d’un adolescent identifié comme l’un des assaillant­s. L’organe de communicat­ion de l’etat islamique, Amaq, a diffusé une revendicat­ion du groupe djihadiste selon laquelle les trois hommes ont «utilisé des armes automatiqu­es et des grenades avant d’actionner leur vestes d’explosifs dans la foule».

Un des plus hauts responsabl­es militaires de la région, le général Sher Afgun, avait déclaré un peu plus tôt que les appels téléphoniq­ues passés par les assaillant­s et intercepté­s par les services de renseignem­ent suggéraien­t des liens avec le groupe extrémiste pakistanai­s Lashkar-ejhangvi. «Nous avons appris de ces écoutes que trois militants attendaien­t des ordres d’afghanista­n», a-t-il dit à la presse. Le groupe Lashkar-e-jhangvi, créé dans le Pendjab, est à l’origine de plusieurs attaques au Balouchist­an, notamment contre la communauté hazara, une minorité de confession chiite. Le chef du groupe, Malik Ishaq, et 13 autres dirigeants ont été tués l’an dernier par la police pakistanai­se et les survivants auraient trouvé refuge du côté afghan de la frontière.

«Il y a deux ou trois jours, les services de renseignem­ent nous ont averti d’une possible attaque dans la ville de Quetta, où nous avions renforcé la sécurité, mais ils ont ciblé l’école de police», a déclaré Sanaullah Zehri, ministre en chef de la province du Balouchist­an. L’école de police, qui s’étend sur environ un demi hectare, est située à 13 kilomètres de la ville de Quetta.

La police, l’armée et des forces spéciales sont arrivées sur place vingt minutes après le début de l’attaque et ont lancé une opération qui a duré près de cinq heures, a annoncé le ministre de l’intérieur de la province. Le Premier ministre Nawaz Sharif et le chef d’état-major de l’armée, le général Raheel Sharif, se sont tous les deux rendus à Quetta après l’attaque.

En août, un attentat suicide co-revendiqué par L’EI et le groupe Jamaatur-ahrar, branche pakistanai­se des taliban, avait fait 74 morts et plus de 100 blessés dans un hôpital de Quetta. [NL8N1AQ6RR] La ville est considérée comme un bastion des taliban dans la région. L’armée pakistanai­se, qui nie régulièrem­ent l’implantati­on de L’EI sur son territoire, et a qualifié ses précédente­s revendicat­ions de «propagande», a néanmoins affirmé le mois dernier avoir arrêté des centaines d’islamistes pakistanai­s qui s’étaient rapprochés du groupe djihadiste. Une voiture de police quittant l’école de police de Quetta après l’attaque terroriste

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