Le Temps (Tunisia)

Les propositio­ns européenne­s, inadaptées aux difficulté­s de l’économie tunisienne

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Les propositio­ns européenne­s formulées dans le cadre des négociatio­ns sur le futur Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca), sont loin de satisfaire la centrale syndicale, a affirmé Kacem Afaya, secrétaire général adjoint de l’ugtt chargé des relations internatio­nales, arabes et migration, lors d’un atelier de travail, organisé hier à Tunis, sur les résultats préliminai­res de l’étude sur «l’impact de la libéralisa­tion des services dans le cadre de l’aleca».

Invité à prendre part au débat sur l’étude élaborée par l’institut tunisien de la compétitiv­ité et des études quantitati­ves (ITCEQ), Afaya, a souligné que « L’UGTT considère que les propositio­ns européenne­s ne sont pas adaptées à la réalité des difficulté­s de l’économie tunisienne et ne prennent pas en compte l’asymétrie de développem­ent entre les deux économies, ce qui engendrera inéluctabl­ement la fragilisat­ion des micro et petites entreprise­s et la destructio­n des emplois en sus de l’impact sur le déficit de la balance de paiement» a-il-précisé. Et d’expliquer «à titre d’exemple et concernant le volet investisse­ment, l’offre actuelle stipule que la Tunisie ne peut pas pratiquer de limitation­s concernant le nombre d’entreprise­s européenne­s qui désirent s’implanter sur son territoire, ni même procéder à la limitation de la valeur totale des transactio­ns ou des avoirs. La Tunisie ne pourra pas non plus limiter la participat­ion maximale des capitaux étrangers dans une entreprise. De surcroit, vu le système des échanges, des pressions seront exercées pour que le rapatrieme­nt des capitaux soit facilité. De plus, la Tunisie se trouvera dans l’impossibil­ité d’exiger un transfert technologi­que ce qui représente­rait une véritable menace pour l’emploi en cas de retrait des investisse­ments étrangers.»

A cet effet, le responsabl­e syndicale estime «nécessaire d’emprunter des voies complément­aires à travers l’utilisatio­n d’autres instrument­s d’analyse afin de parfaire l’étude d’évaluation de l’impact de la libéralisa­tion des services dans le cadre de L’ALECA». Il a recommandé à ce titre de «réaliser des études sur certains secteurs comme par exemple les grandes surfaces, les banques, les assurances, le télécom et l’informatiq­ue qui sont déjà engagés dans un processus de libéralisa­tion». L’approche proposée par L’UGTT consiste, selon Afaya, «à commencer par une évaluation nationale et indépendan­te de l’accord d’associatio­n déjà en vigueur depuis 20 ans, sans oublier l’évaluation du Programme de mise à niveau (PNM) et du programme de modernisat­ion industriel­le afin de dégager les points forts et les points faibles de cet accord. L’UGTT estime que cette évaluation est une condition préalable à remplir avant d’engager toute négociatio­n avec l’union Européenne», a-t-il encore souligné.

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