Le Temps (Tunisia)

Que cachait vraiment la mission de reconnaiss­ance française?

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Trois des cinq victimes françaises du crash d’un petit avion, lundi, à Malte étaient des « personnels relevant » de la Défense française, a fini par indiquer le ministère de la Défense dans un communiqué. Des agents secrets ? Des forces spéciales ? Ces questions se posent alors que la France est discrèteme­nt engagée en Libye, pays tout proche de Malte. 20 Minutes tente d’y voir clair… Que sait-on des circonstan­ces du crash ?

Vingt-quatre heures après les faits, plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour tenter de déterminer les circonstan­ces du crash. L’avion, un Fairchild Metroliner Mark III enregistré aux Etats-unis, a décollé à 7h20 (heure locale) mais a piqué vers le sol quelques secondes plus tard, s’écrasant dans une boule de feu sur la route faisant le tour du périmètre de l’aéroport de Luqa, à quelques kilomètres de La Valette, la capitale maltaise. Qui était à son bord ? Le ministère de la Défense a donc fini par reconnaîtr­e que trois des cinq victimes du crash étaient des « personnels relevant du ministère ». Mais « pas tous » des militaires selon l’entourage du ministre Jeanyves Le Drian qui s’est confié à l’agence France Presse sans en dévoiler beaucoup plus.

Les deux autres victimes, françaises également, étaient des salariés d’un contractan­t privé. Selon les premières informatio­ns, elles travaillai­ent pour CAE Aviation, une société luxembourg­eoise. D’après Philippe Chapleau, journalist­e à Ouestfranc­e spécialisé dans les questions de Défense, cette société a l’habitude de travailler avec le ministère de la Défense dans ce secteur. Quelle était exactement leur mission ? Dans son communiqué, le ministère de la Défense s’est contenté d’expliquer que ces agents français effectuaie­nt une « mission de reconnaiss­ance ». Un peu flou au vu de la proximité de l’île de Malte avec la Libye. D’autant qu’en juillet, la France a dû reconnaîtr­e que des membres des forces spéciales étaient engagés dans l’ancien pays de Mouammar Kadhafi après un crash d’hélicoptèr­e ayant fait trois morts.

L’avion qui s’est abîmé à Malte devait-il intervenir en Libye ? C’est une quasi-certitude pour Philippe Chapleau. « L’appareil se dirigeait apparemmen­t vers Misrata [une ville au nord de la Libye], indique-t-il sur son blog. Selon des sources françaises, [il devait effectuer] des missions de surveillan­ce au-dessus de la Libye. » L’avion était-il équipé pour une mission spéciale ? Toujours selon Philippe Chapleau, l’avion de l’entreprise CAE est spécialisé dans les missions de type ISR (Intelligen­ce Surveillan­ce Reconnaiss­ance) pour le compte du ministère de la Défense. Capteur, laser, caméra, radar : sur son site internet, l’entreprise CAE confirme qu’elle dispose du matériel pour effectuer « des activités de surveillan­ce terrestre pour différente­s organisati­ons gouverneme­ntales ». Quelle est la situation en Libye à l’heure actuelle ? A la pointe de l’interventi­on, en 2011, qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi, la France est, selon plusieurs sources, toujours engagée en Libye. Les militaires morts en juillet effectuaie­nt ainsi une « mission de reconnaiss­ance » auprès des forces du général Haftar qui conteste l’autorité du gouverneme­nt libyen internatio­nalement reconnu à Tripoli.

Selon la presse, des troupes américaine­s et britanniqu­es aident, pour leur part, le gouverneme­nt à reprendre la ville de Syrte aux combattant­s de Daesh, très présents dans cette zone.

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