Vers un Tanit d'or tunisien?
Avec quatre films en compétition officielle, la Tunisie espère renouer avec le Tanit d'or qui fuit nos cinéastes depuis bien longtemps. Les chances sont grandes pour un film tunisien de succéder à "L'orchestre des aveugles" du Marocain Mohamed Moftakir, g
Avec quatre films en compétition officielle, la Tunisie espère renouer avec le Tanit d'or qui fuit nos cinéastes depuis bien longtemps. Les chances sont grandes pour un film tunisien de succéder à "L'orchestre des aveugles" du Marocain Mohamed Moftakir, grand prix de l'édition 2015. La concurrence sera toutefois des plus rudes avec des oeuvres remarquables de plusieurs cinéastes arabes et africains...
Les spéculations vont bon train parmi le public des JCC qui, paradoxalement, semble bouder la compétition officielle pour découvrir les autres films au programme du festival.
Pourtant, les compétitions en cours pour cette édition sont nombreuses et alléchantes. Elles concernent en outre plusieurs catégories de films. En effet, outre la traditionnelle compétition des films de fiction et des documentaires en formats long et court, deux autres prix sont disputés.
Tanits arabes et africains des dernières sessions
Un prix de la première oeuvre baptisé prix Tahar Cheriaa concerne 13 oeuvres en lice parmi lesquelles deux sont tunisiennes. D'autre part, une section du festival nommée "Carthage ciné promesses" réunira des films d'école au nombre de 18 et primera les meilleurs d'entre eux. Un regard sur le palmarès des dernières années permet de constater que la Tunisie n'a pas remporté de Tanit d'or depuis la révolution. En effet, les films qui se sont imposés au cours des quatre dernières sessions sont arabes pour trois d'entre eux et africain pour le seul cas du film sénégalais "La Pirogue" de Moussa Touré, primé en 2012. Sinon, c'est l'egyptien Ahmed Abdallah qui s'est imposé en 2010 avec "Microphone" puis, en 2012, ce fut le tour de Moussa Touré. Ensuite, en 2014, c'est le Palestinien Hani Abou Saad qui a remporté le trophée avec "Omar" et enfin en 2015, c'est le Mohamed Moftakir qui a brandi le Tanit d'or grâce à son film "L'orchestre des aveugles".
Quatre oeuvres tunisiennes
Comme on peut le constater, les films tunisiens n'ont pas figuré sur la plus haute marche du podium depuis longtemps. Si cela honore la compétition et les jurys qui ne font pas de faveurs au pays organisateur, cette absence de distinction tunisienne pourrait aussi révéler un recul de la cinématographie tunisienne en Afrique et dans le monde arabe. Malgré le nombre plus important de films produits, l'imaginaire des cinéastes semble boiteux et moins convaincant qu'à l'époque des Moufida Tlatli, Nouri Bouzid et autres Naceur Ktari. En sera-t-il de même pour cette édition? Les commentaires vont bon train d'autant plus que quatre films tunisiens figurent en compétition officielle parmi 18 longs métrages. Les uns verraient bien "Demain dès l'aube" de Lotfi Achour dans la peau d'un favori alors que d'autres croient en les chances de "Chouf" de Karim Dridi ou de "Thala mon amour" de Mehdi Hmili. Outsider que personne n'attendait, "Zaineb n'aime pas la neige" de Kaouther Ben Henia pourrait faire une agréable surprise à ses nombreux
supporters.
Concurrence ouverte pour le Tanit d'or
Toutefois, ces spéculations vont vite en besogne car la concurrence est rude avec des films de qualité qui tiendront la dragée haute aux participants tunisiens. Citons à titre d'exemple "Bois d'ébène" de Moussa Touré (Sénégal) ou encore "Haram el Gasad" de Khaled Hagar (Egypte), deux Tanits en puissance. Les outsiders seront nombreux et le prix tant convoité pourrait aussi bien aller au film syrien "Mazraet el abkar" de Ali Cheikh Khidhr ou au film "Thom" du Burkinabé Tahiru Ouedraogo. En outre la Palestinienne Mai Masri pourrait réaliser une surprise avec son "3000 Leyla". De fait, la compétition officielle est très ouverte et si l'on se réfère aux impressions du public, des oeuvres comme "Clash" de l'egyptien Mohamed Diab ou "Divines" de la Marocaine Houda Ben Yamina pourraient aussi bien figurer au palmarès d'une session dont la compétition officielle regorge d'oeuvres de qualité. Nous en saurons plus le 5 novembre prochain et, dans tous les cas de figure, les oeuvres tunisiennes en compétition ont toutes leurs chances. Que le meilleur gagne!