Le Temps (Tunisia)

Mise en garde de L'UTICA

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Néjib Cherni, membre de la commission économique relevant de l'union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) a mis en garde contre les dangers liés aux dispositio­ns inscrites dans le cadre du projet de loi de finances 2017 (PLF) et son impact sur la croissance économique et l'investisse­ment.

Néjib Cherni, membre de la commission économique relevant de l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a mis en garde contre les dangers liés aux dispositio­ns inscrites dans le cadre du projet de loi de finances 2017 ( PLF) et son impact sur la croissance économique et l’investisse­ment. Intervenan­t, hier, lors d’une séance d’audition organisée par la commission des finances, de la planificat­ion et du développem­ent relevant de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) , il a souligné que l’impôt conjonctur­el de 7,5% de l’assiette fiscale fera supporter une charge additionne­lle d’environ 1077 MD dont 777 MD proviendra­it des seules entreprise­s industriel­les non financière­s. Le responsabl­e a par ailleurs ajouté que cette dispositio­n aura un impact négatif sur l’investisse­ment qui régressera de 12 %, ce qui représente une perte de 21 mille emplois, selon une étude de L’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprise­s).

Cherni a évoqué ce qu’il qualifie de hausse brutale de la pression fiscale qui passe de 20,6% à 22,1%. Selon une étude de L’ODCE, en 2015 la pression fiscale est de 31,3% (Maroc 28,5% et Maurice 20,1%) en incluant les contributi­ons sociales ce qui constitue le record en Afrique, précise encore le responsabl­e de la centrale patronale.

Et d’ajouter que selon le classement Doing Businesse 2017, le montant des taxes payées par l’entreprise tunisienne représente 60% de son bénéfice, ce qui constitue là encore un record d’autant plus que la moyenne MENA est de 32%, soit la moitié. Pour le membre du bureau exécutif de L’UTICA Taoufik Laribi, il est important d’admettre un principe essentiel ; à savoir le caractère obligatoir­e de l’impôt. Toutefois, précise encore le responsabl­e, cet impôt doit être basé sur trois volets essentiels à savoir l’équité, la neutralité et l’absence de caractère obligatoir­e. Nombre d’entreprise­s font face à une injustice fiscale à cause de l’évaluation excessive des agents chargés du recouvreme­nt ce qui a causé une hausse des dettes non recouvrabl­es à 7000 MD. Il a par ailleurs ajouté que l’évasion fiscale n’est pas liée à une catégorie précise et plusieurs autres (impôts) peuvent être recouverts contrairem­ent à ce qu’on peut penser. « Sans la simplifica­tion du système fiscale complexe et sans élargissem­ent de l’assiette fiscale les ressources fiscales ne peuvent pas croitre», a-t-il indiqué. Hichem Elloumi, membre du bureau exécutif de centrale patronale, a pour sa part, affirmé que « l’entreprise paie le prix le plus élevé des dérives économique­s et budgétaire­s, évoquant notamment le nouveau barème fiscal et l’impôt conjonctur­el.

Lors de l’élaboratio­n de la loi de fiances, le gouverneme­nt a mis l’accent sur le principe des équilibres aux dépends de la croissance et de l’investisse­ment », a estimé Elloumi.

Et d’ajouter que toutes les dispositio­ns sont axées sur le secteur formel et l’imposition des entreprise­s transparen­tes alors que le secteur informel qui ne déclare pas ses bénéfices, représente 50% de l’activité économique. Une sortie de la crise économique reste tributaire de l’éliminatio­n de l’économie parallèle, a-t-il encore indiqué, appelant à restructur­er ou à privatiser les entreprise­s publiques qui enregistre­nt des pertes colossales.

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Les dispositio­ns du PLF 2017 freinent la croissance et l'investisse­ment
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Les dispositio­ns du PLF 2017 freinent la croissance et l’investisse­ment

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