Le Temps (Tunisia)

Assurer l'indépendan­ce de la justice et améliorer son rendement

- Salah BEN HAMADI

Lors d’un point de presse tenu, jeudi 3 novembre, au palais de la justice à Tunis, la présidente de l’associatio­n des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Grafi, a indiqué que contrairem­ent à ce qui avait été dit, la grande majorité des magistrats élus au Conseil supérieur de la magistratu­re (CSM) , dimanche 23 octobre, étaient présentés par l’associatio­n, et ils sont tous imbus d’une vision indépendan­tiste en ce qui concerne la justice, le pouvoir judiciaire et l’action du CSM, s’agissant notamment de la carrière profession­nelle des magistrats, de nature à protéger le magistrat et le juge des pressions auxquelles il pourrait s’exposer à travers sa carrière profession­nelle. Elle a évoqué la participat­ion massive des magistrats à ces élections, disant que leur nombre a atteint 1884 magistrats, animés qu’ils sont par le souci d’agir à l’intérieur du Conseil en tant qu’institutio­n en vue d’assurer l’indépendan­ce de la justice et améliorer son rendement. S’agissant de l’élection du juge de troisième classe, Khaled Abbès, au CSM, elle a souligné qu’il a été un des symboles de l’ancien régime et qu’il avait conduit ce qu’elle a appelé le complot contre L’AMT en 2005, à cause de l’adhésion de l’associatio­n au choix démocratiq­ue, à l’époque. Elle a ajouté que son élection a été une surprise pour l’associatio­n et reflète les difficulté­s que rencontre le processus de la justice transition­nelle, relevant que son élection ne le blanchit pas du mal qu’il avait fait pour l’associatio­n.

Elle a parlé, aussi, de la position de L’AMT, envers le projet de loi gouverneme­ntal relatif à l’organisati­on du pôle judiciaire financier dont la commission de législatio­n générale de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) a entamé l’examen. Elle a signalé que l’associatio­n avait présenté un projet de loi dans ce sens, estimant que le projet de loi gouverneme­ntal comporte des lacunes et des insuffisan­ces à propos desquelles l’associatio­n a transmis des remarques à L’ARP et elle demande qu’elle soit entendue à ce sujet. A cet égard, l’associatio­n propose que le pôle judiciaire financier soit une juridictio­n autonome qui examine les affaires de crimes économique­s et financiers de A jusqu’à Z, c’est-à-dire qu’il reçoit les plaintes, engage les poursuites, procède à l’instructio­n, examine les affaires et prononce les jugements à leur propos, comme un tribunal. Quant au projet de loi gouverneme­ntal, il limite son rôle pratiqueme­nt à l’instructio­n tandis que l’examen et les procès sont du ressort des autres tribunaux. Elle a souligné que L’AMT estime que la lutte contre les crimes économique­s et financiers et la corruption doit passer, principale­ment, par la justice.

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