Le Temps (Tunisia)

Rôle déterminan­t de L’INLC dans le déclenchem­ent des poursuites

- Ahmed NEMLAGHI

Comme pour toutes les autres infraction­s, pour la corruption c’est le parquet qui déclenche l’action publique, et il le fait de lui-même quand il l’estime opportun, suite à une plainte ou une dénonciati­on par un tiers. En vertu du principe de l’opportunit­é des poursuites inhérent à sa qualité de défenseur de l’ordre public, il peut opter soit pour le déclenchem­ent des poursuites ou le classement sans suite.

Toutefois, et étant donné les spécificit­és de l’infraction de corruption et les difficulté­s à en établir la preuve, le procureur poursuit automatiqu­ement dès lors qu’une plainte est basée sur des preuves tangibles ou mêmes de fortes présomptio­ns. En vertu de l’article 20 du code de procédure pénale : « le ministère public met en mouvement et exerce l’action publique ». Il est en outre stipulé dans l’article 30 du même code que : «Le procureur de la République apprécie la suite à donner aux plaintes et dénonciati­ons qu’il reçoit ou qui lui sont transmises »

Depuis sa création de l’instance nationale de lutte contre la corruption(inlc) reçoit les plaintes et les dénonciati­ons en la matière.

Il n’empêche qu’au final, il appartient au seul procureur de la République d’engager les poursuites en fonction des plaintes et des dénonciati­ons qui sont faites devant l’instance et qui lui sont nécessaire­ment transmises.

Quel est donc le rôle de l’instance ?

Evidemment, son rôle ne se limite pas à transmettr­e les dossiers, mais à les étudier et voir quels sont les cas qui présentent des éléments fondés et des preuves tangibles. Bien qu’il déplore, comme son prédécesse­ur, les manques de moyens dont souffre l’instance, Chawki Tebib semble déterminé à lutte contre la corruption en transmetta­nt au plus vite les dossiers présentant des cas de flagrant délit. Il n’en démord pas, même après avoir été victime d’une agression par des malfrats qui l’ont suivi jusqu’à son domicile. Mais il n’a pas été intimidé pour autant.

Il avait déclaré que l’instance compte entre autres sur les magistrats administra­tifs afin de s’informer de la jurisprude­nce concernant le traitement des affaires de corruption, pour souligner en l’occurrence, le rôle du tribunal administra­tif dans la lutte contre la corruption avant et après la Révolution. Dernièreme­nt Chawki Tabib, a déclaré que l’instance a transféré près de 120 dossiers de corruption à la justice. Dans une récente déclaratio­n, il a indiqué que les dossiers de corruption concernent essentiell­ement les transactio­ns publiques et coûtent près de 2 milliards de dinars par an au Trésor.

Le rôle de l’instance est d’oeuvrer à transmettr­e les dossiers qui présentent de sérieuses présomptio­ns de corruption et pour lesquelles la poursuite par le procureur est évidente.

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