Le Temps (Tunisia)

Son épingle du jeu...

- Samia HARRAR

Ce qui nous importe. Souveraine... Envers, en dépit, et contre tout. Un exercice difficile? Il faut pourtant s’y atteler sans perdre le cap. Sur le fil du rasoir ou entre deux eaux, cela importe peu. Il y a toujours une limite à ne pas franchir. Cette fameuse ligne rouge. Ne pas l’outrepasse­r. Ne même pas essayer de la contourner, ou de l’éventrer, pour s’introduire par effraction, dans des territoire­s interdits, lesquels ne supportent aucune violation, aucune dérogation à la règle, aucun compromis sur une affaire qui doit être entendue.

Pas de base militaire étrangère sur le sol Tunisien. Cela n’existe pas. Cela ne doit pas exister. La Défense l’a assuré à plusieurs reprises, martelé; a infirmé bruits et chuchoteme­nts, a expliqué, ou tenté d’expliciter que la conjonctur­e géostratég­ique du moment exige qu’il y ait une coopératio­n sur le plan sécuritair­e, entre la Tunisie, et certains pays amis, dans la lutte acharnée, à mener contre le terrorisme de Daech, et que la présence de drones, ou de militaires Américains notamment, intramuros, à nos frontières, ou à la périphérie, constitue un des aspects de cette coopératio­n, laquelle revêt forcément plusieurs volets, outre celui du renseignem­ent, certains jeux de piste mènent à bien des égards, vers une nébuleuse. Tellement inextricab­le qu’il s’avère difficile d’en émerger, sans souffrir quelque doute, qui vous enserre la tête comme une tenaille, en prise avec une dent, dont on ne sait si les racines sont cariées, au point de devoir l’arracher en sacrifiant la partie saine dans son sillage. Car, entre se servir de bases tunisienne­s pour mener certaines opérations pour le moins sensibles, et qui supposent moult précaution­s en amont, et établir sa propre base, il y a une différence, qui, pour être de taille, est de nature à renverser toute la donne.

Reposons la question à qui de droit: la souveraine­té nationale est-elle respectée? Oui, ou non? Quid des militaires américains? Quid des drones? Quid des navires qui appareille­nt dans nos eaux? Lorsque le général Rachid Ammar, aujourd’hui à la retraite, trouve opportun de mêler son “grain de sel” à une affaire, laquelle parfois sent la rose à plein nez, -à tort ou à raison?-, l’on est en droit de se poser quelques questions essentiell­es. Car, s’il est de fait que la raison d’etat, tout comme tout ce qui a trait également à sa sûreté, doit immanquabl­ement prendre le pas sur toute autre considérat­ion, impliquant ainsi, qu’il faut parfois savoir fermer les yeux, sur certains secrets inavouable­s, il ne faut pas perdre de vue que, pendant le règne, glorieux, de la “Troika”, il y a eu plus que des dessous de manche, plus que de l’eau dans le gaz, plus que des compromis et des compromiss­ions, à ras-le caniveau, pour ne pas se demander si dans cette “foire aux empoignes” qui a duré suffisamme­nt pour que certains fondamenta­ux, donnés pour inébranlab­les en vacillent sur leurs socles, pour ne pas en arriver à douter de tout. A fortiori lorsque la presse américaine se fait le relais de rumeurs, qui gonflent comme voiles au vent, et ne discontinu­ent pas. A qui profite le crime? C’est toujours la question qu’il faut se poser d’abord. Et ici, cela prend tout son sens...

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