Le Temps (Tunisia)

Les promoteurs immobilier­s à la fête

- Yosr GUERFEL AKKARI

Le marché de l’immobilier tunisien s’ouvre aux ressortiss­ants Libyens. Une aubaine pour les promoteurs qui n’ont cessé de déplorer le déséquilib­re entre l’offre et la demande du marché. Selon une note signée le 31 octobre 2016 par Jamel Ayari, conservate­ur de la propriété foncière auprès du ministère des Affaires foncières et adressée aux directeurs régionaux de la propriété foncière, les Libyens pourraient bien acquérir et vendre des biens immobilier­s autres que terrains agricoles en Tunisie et les enregistre­r dans le registre foncier au même titre que leurs concitoyen­s tunisiens. Il s’agit d’une réactivati­on d’une convention bilatérale signée en 1962. Au bout d’un demi-siècle, le gouverneme­nt se rend compte du non applicatio­n de la convention en question. Donc rien de nouveau la note vient compléter l’accord cadre en question tout en supprimant l’autorisati­on préalable du gouverneur. L’administra­tion de la propriété foncière vient de courir deux lièvres à la fois : contingent­er le nombre de propriétés acquis par les Libyens notamment post-révolution avec toute l’anarchie qui lui est endossée et accroître les recettes fiscales via le paiement des droits d’enregistre­ment (6% sur chaque contrat immobilier). Les promoteurs immobilier­s sont aux anges alors que les ménages tunisiens craignent une montée encore plus frénétique des prix de l’immobilier. « Le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Au cas où le principe de l’autorisati­on préalable du gouverneme­nt sera généralisé à d’autres pays la situation pourrait bien se corser davantage pour les Tunisiens.

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