Bataille en perspective pour le contrôle du Congrès américain
Une furieuse bataille pour le contrôle du Congrès se déroulera aujourd’hui en parallèle au duel entre Hillary Clinton et Donald Trump pour l'accession à la Maison blanche. Quelque 226 millions d'électeurs américains seront appelés à renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants et 34 des 100 sièges du Sénat. La Chambre est aux mains des républicains depuis 2011 et le Sénat depuis deux ans. Pour reprendre le contrôle de la chambre haute, les démocrates doivent gagner cinq nouveaux sièges. Les républicains détiennent en effet 54 sièges de sénateurs, face à 44 démocrates et deux indépendants qui s'alignent sur les positions du parti de Barack Obama. Pendant la plus grande partie de l'automne, les démocrates tablaient sur le gain de quatre à sept sièges de sénateurs. Mais les démocrates craignent que la réouverture par le FBI, fin octobre, de l'enquête sur la messagerie privée d'hillary Clinton, ne vienne contrecarrer leurs ambitions, même si le bureau fédéral d'investigation a déclaré dimanche que l'examen de nouveaux courriels n'avait pas dévoilé d'infractions de la part de la candidate démocrate. A la Chambre des représentants, les démocrates doivent reprendre 30 sièges s'ils veulent retrouver leur majorité perdue en 2010. Mais les projections leur donnent pour l'instant entre cinq et vingt sièges. Le résultat de l'élection présidentielle devrait avoir un impact majeur sur les campagnes des prétendants au Congrès. Lors des précédentes élections, le parti décrochant la présidence a également réalisé un bon score au Congrès. Plusieurs démocrates paraissent en mesure de renverser des sénateurs républicains sortants. Ainsi dans le Missouri où Jason Kander fait face au républicain Roy Blunt ou, en Pennsylvani avec l'ancienne responsable de l'environnement Katie Mcginty, qui pourrait battre Pat Toomey. John Mccain, candidat républicain à l'élection présidentielle de 2008 et sénateur depuis trente ans, semble promis à la réélection mais sa campagne a été dure.
En cas d'égalité parfaite de sièges au Sénat, ce serait au prochain vice-président américain de déterminer quel parti contrôle la chambre haute. Le nouveau Sénat prêtera serment le 3 janvier et devra rapidement procéder à la nomination d'un successeur au juge conservateur de la Cour suprême Antonin Scalia, mort en février dernier. Les républicains refusent depuis lors d'examiner la candidature de Merrick Garland, le magistrat choisi par Barack Obama pour lui succéder. Parmi les autres dossiers qui attendent le Congrès l'an prochain figurent la nécessité d'autoriser un relèvement de la capacité d'emprunt du Trésor, auquel s'opposent certains républicains sans coupes budgétaires drastiques, ainsi que la possible approbation d'accords de libre-échange comme le Partenariat transpacifique.