Le Temps (Tunisia)

Les terroriste­s reculent

Offensives sur Raqa et Mossoul

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Irak – Offensive sur Raqa et Mossoul

Le groupe terroriste État islamique (EI) cède du terrain autour de ses deux derniers fiefs, avec l'avancée des forces arabo-kurdes vers Raqa, en Syrie, et la prise en Irak par les forces gouverneme­ntales d'une ville située au sud de Mossoul.

L'opération "Colère de l'euphrate", destinée à isoler la ville septentrio­nale de Raqa et lancée samedi 5 novembre, a permis aux Forces démocratiq­ues syriennes (FDS), dominées par les Kurdes mais qui comprennen­t aussi des Arabes et des Turkmènes, d'avancer depuis le nord dans la région désertique et plate qui entoure Raqa.

Le groupe terroriste État islamique (EI) cède du terrain autour de ses deux derniers fiefs, avec l'avancée des forces arabo-kurdes vers Raqa, en Syrie, et la prise en Irak par les forces gouverneme­ntales d'une ville située au sud de Mossoul. L'opération "Colère de l'euphrate", destinée à isoler la ville septentrio­nale de Raqa et lancée samedi 5 novembre, a permis aux Forces démocratiq­ues syriennes (FDS), dominées par les Kurdes mais qui comprennen­t aussi des Arabes et des Turkmènes, d'avancer depuis le nord dans la région désertique et plate qui entoure Raqa. "Nous avons pu nous emparer d'armes" de L'EI "et nous avons tué un grand nombre de ses combattant­s", a affirmé à L'AFP la porte-parole de l'offensive, Jihan Cheikh Ahmad. La principale préoccupat­ion des FDS est de prévenir les explosions de voitures piégées conduites par des kamikazes, une arme souvent utilisée par les jihadistes. Ainsi, dans le village d'abou Ilaj, qui vient d'être conquis à seulement 30 kilomètres de Raqa, les combattant­s creusent des tranchées et empilent des sacs de sable. Il s'agit "d'empêcher les jihadistes de s'infiltrer et de laisser passer les voitures piégées", a expliqué l'un d'eux. Les FDS bénéficien­t d'un soutien actif de la coalition internatio­nale antijihadi­stes dirigée par les États-unis, qui a déployé plusieurs dizaines de conseiller­s sur le terrain. Et les avions de la coalition poursuiven­t la campagne de frappes aériennes engagée depuis plus d'un an pour détruire les infrastruc­tures de L'EI. En saluant dimanche le début de l'offensive sur Raqa, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a averti que, "comme à Mossoul", "la bataille ne sera pas facile et le travail qui se présente sera rude". "La première phase sera d'isoler Raqa" en coupant les principaux axes de communicat­ion avec l'extérieur, a expliqué le Centcom, le commandeme­nt des forces américaine­s au Moyen-orient. Washington fait preuve de prudence sur les suites de l'opération en raison de son contexte géopolitiq­ue particuliè­rement sensible dans un pays plongé dans une guerre civile où intervienn­ent de nombreuses puissances étrangères, dont la Russie et la Turquie.

Si Moscou reste en retrait, ce n'est pas le cas d'ankara, qui veut s'impliquer dans la reprise de Raqa, située à une centaine de kilomètres de la frontière turque. Un porte-parole des FDS, Talal Sello, a affirmé dimanche que son groupe s'était mis d'accord avec les États-unis sur le fait "qu'il n'y aurait aucun rôle turc ou des rebelles qui leur sont alliés dans l'offensive" de Raqa. Quelques heures plus tard, Washington affirmait cependant être en "contact étroit" avec Ankara.

La Turquie, qui craint que les milices kurdes ne prennent pied à Raqa, a mis en garde lundi contre tout changement démographi­que dans cette ville à majorité arabe sunnite. À Mossoul, les 3000 à 5000 jihadistes présents dans la deuxième ville d'irak sont désormais quasiment pris en tenaille trois semaines après le début de l'offensive soutenue par les États-unis et leurs alliés. Après être entrées dans Mossoul par l'est, les troupes irakiennes se rapprochen­t nettement au sud, où elles ont conquis la ville de Hamam al-alil, à une quinzaine de km de la périphérie. Au nord-est, les combattant­s kurdes ont lancé l'assaut sur Bachiqa, un autre verrou de L'EI. Les forces irakiennes poursuiven­t leur progressio­n dans les quartiers de l'est, où L'EI oppose une forte résistance. "Jusqu'à sept quartiers sont désormais contrôlés par les forces du contre-terrorisme", a déclaré à L'AFP Sabah al-noman, le porte-parole de ces forces. Sur le front sud, les forces irakiennes ont repris Hamam alalil, à 15 kilomètres de Mossoul. Elles ont indiqué y avoir découvert une fosse commune et "100 corps de civils la tête coupée".

La situation évolue aussi sur le front nord-est de Mossoul, où les forces kurdes irakiennes, les peshmergas, sont entrées dans Bachiqa et ont annoncé avoir commencé à vider la ville des jihadistes "maison par maison". Le Pentagone a annoncé lundi que les États-unis engageaien­t des hélicoptèr­es d'attaque Apache dans la bataille de Mossoul. Ces appareils sont notamment utilisés pour détruire les véhicules bourrés d'explosifs que des kamikazes jihadistes lancent contre les forces irakiennes, a déclaré le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. Le nombre de civils déplacés depuis le début de l'offensive sur Mossoul dépasse désormais 34.000, selon un nouveau bilan établi lundi par l'organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM).

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À Hammam al Alil, au sud de Mossoul

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