Theresa May en mission séduction en Inde
Grande Bretagne
Le Brexit n’est décidément pas facile à vendre. La visite de trois jours que Theresa May effectue cette semaine en Indea plutôt mal démarré, malgré les déclarations d’amour de la première ministre britannique à un pays qu’elle considère aujourd’hui comme « l’ami le plus important et le plus proche » du Royaume-uni, au point de l’avoir choisi comme destination pour son premier voyage hors d’europe, depuis son installation à Downing Street.
Sans attendre sa sortie effective de l’union européenne, Londres a décidé de resserrer les conditions d’attribution des visas aux étudiants, et le chef du gouvernement indien a bien fait comprendre à son invitée que là n’était pas la meilleure façon d’envisager des liens économiques renforcés avec l’ancienne colonie. « L’éducation est vitale, et nous n’aurons d’avenir partagé que si nous encourageons la jeunesse à davantage de mobilité », lui a expliqué Narendra Modi à l’occasion d’un forum sur les nouvelles technologies organisé à New Delhi, lundi 7 novembre. Theresa May a promis «d’envisager» des assouplissements dans l’attribution des visas d’affaires délivrés aux Indiens Theresa May, qui s’était montrée très dure en la matière lorsqu’elle était ministre de l’intérieur, a répondu par la promesse « d’envisager » des assouplissements dans l’attribution des visas d’affaires délivrés aux Indiens. Elle l’a assuré à un parterre d’industriels indiens, son pays « ne tournera pas le dos au monde » et pourrait d’ailleurs un jour signer un accord de libre-échange avec l’inde, « une puissance de premier plan, dirigée par un premier ministre qui entreprend des réformes de grande envergure », a-t-elle dit. L’auditoire a écouté sagement, pensant certainement à l’accord similaire que le sous-continent négocie depuis près d’une décennie avec l’union européenne, sans être parvenu pour l’instant à conclure. Que le géant asiatique de 1,25 milliard d’habitants ait besoin d’investisseurs pour financer son développement dans la défense, l’électronique et l’aérospatiale ne fait aucun doute. Mais pour la presse locale, la visite de Theresa May apporte la preuve que c’est surtout le Royaume-uni qui a « plus que jamais besoin de l’inde ». Et celle qui a succédé en juillet à David Cameron est en train de découvrir les complexités locales. Elle qui espérait rencontrer les patrons de Tata pour obtenir des précisions sur l’avenir des 4 000 salariés d’une aciérie du groupe au Pays de Galles en est pour ses frais. En pleine crise de gouvernance après l’éviction de son PDG fin octobre, Tata n’a pas été en mesure d’honorer le rendez-vous. « Un problème d’agenda », a assuré Theresa May.