Le Temps (Tunisia)

“Restaurer la grandeur de l'amérique”

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A peine sa victoire officialis­ée, le nouveau président Donald Trump, le 45e président des Etats-unis, s’est posé en rassembleu­r. Il a prononcé un discours sur un ton grave qui a tranché avec ses précédente­s déclaratio­ns choc. Il a déclaré qu’hilary Clinton lui a téléphoné pour le féliciter. Lui aussi a fait de même en la remerciant pour tout ce qu’elle a fait pour le pays. « Je dis aux démocrates et aux républicai­ns qu’il est temps de se rassembler pour former un seul et unique peuple. Il est vraiment temps. Et je fais la promesse à tous les citoyens : je serai le président de tous les américains C’est le plus important pour nous » a-t-il promis Et dire que dans une débauche de scandales, de provocatio­ns et d’insultes, et avec un art consommé du recours aux médias qui lui avait permis d’accéder à la notoriété comme homme d’affaires, Donald Trump a secoué comme jamais les traditions démocratiq­ues américaine­s et a fini par gagner son incroyable pari : entrer à la Maison blanche. Il devient le 45ème président des Etats-unis.

Depuis qu’il s’est lancé dans la course à la présidenti­elle sur le parvis de sa Trump Tower, à New York, le 16 juin 2015, le candidat républicai­n s’est montré autant charismati­que que combatif, élitiste que populiste, grivois que pieux. Aucune expérience politique Il a surtout su capter la colère de nombreux Américains contre l’élite de Washington jugée déconnecté­e du pays. Il s’est exposé pour la première fois de sa vie au verdict des urnes en disputant à la démocrate Hillary Clinton le fauteuil du Bureau ovale. A l’issue de ce qu’il qualifie de “mouvement”, et non de campagne, le magnat de l’immobilier s’est affiché, ces derniers jours, plus sûr de lui que jamais. Et il a fait mentir les sondages ! Il a attiré à chacun de ses meetings une foule de partisans enthousias­tes. Ses admirateur­s s’émerveille­nt qu’il “dise ce que tout le monde pense” et l’admirent pour sa dénonciati­on du “système” et son rejet des convenance­s. Les autres voient en lui un misogyne, un démagogue, un raciste ou un prédateur sexuel. Ils le jugent incompéten­t, instable et incapable d’exercer la fonction présidenti­elle. Autant d’accusation­s qu’il balaie d’un revers de la main et qui, malgré quelques remous, n’ont pas enrayé sa marche en avant. Il ne lui a fallu que dix mois pour tailler en pièces tout ce que le Parti républicai­n comptait de postulants à la Maison blanche. Et devenir, à 70 ans, le premier candidat sans aucune expérience politique depuis le général Dwight Eisenhower dans les années 1950. Un discours virulent L’ancienne vedette de la téléréalit­é a attiré un nombre record d’électeurs pendant les primaires républicai­nes, mais il a aussi ouvert des brèches béantes au sein du Grand Old Party, au point d’avoir parfois semblé faire campagne contre son propre parti. Sa campagne a parfois tangué, notamment le mois dernier après la diffusion d’une vidéo tournée à son insu en 2005 dans laquelle il racontait de manière crue à un journalist­e que sa fortune lui permettait d’agresser sexuelleme­nt des femmes en toute impunité. Mais impassible face à l’avalanche de critiques et d’appels émanant de son propre camp à se retirer de la course, Donald Trump a résumé la question à une simple “conversati­on de vestiaire”. Et a rejeté avec le même aplomb les accusation­s de harcèlemen­t ou d’agressions sexuels formulées par une douzaine de femmes. Pendant toute sa campagne, et en particulie­r lors de son discours devant la convention républicai­ne qui l’a investi à contrecoeu­r en juillet, le magnat de l’immobilier a dressé le portrait au vitriol d’une Amérique mise à genoux par la Chine, le Mexique, la Russie ou le groupe terroriste­s Etat islamique. Des promesses Le rêve américain est mort, a-t-il martelé, assassiné par des affairiste­s et des politicien­s corrompus que lui seul dit pouvoir remettre au pas. Donald Trump n’a de cesse de répéter qu’il “rendra sa grandeur à l’amérique”, grâce à sa personnali­té, ses talents de négociateu­r et son sens des affaires.

Il a juré de mettre au pas la Chine sur le plan commercial, d’ériger un mur le long de la frontière mexicaine en le faisant financer par Mexico ou encore d’interdire l’entrée du territoire américain aux musulmans.

Il a promis d’enterrer l’obamacare, la réforme de santé du président sortant, l’accord de Paris sur le climat, et d’être “le plus grand faiseur d’emplois que Dieu ait jamais créé”. Donald Trump se veut l’incarnatio­n de la “success story”. Il a fait fortune, épousé trois femmes dont la dernière en date est un ancien mannequin, eu sa propre émission de télévision et érigé des gratte-ciels portant son nom en lettres dorées…(agences)

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