Le Temps (Tunisia)

Menaces sur la céréalicul­ture et la sécurité alimentair­e

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Selon une chercheuse à L'INRAT

Les superficie­s destinées à la céréalicul­ture seront réduites de 20% à l'horizon de 2050, à cause des changement­s climatique­s, a relevé une chercheuse à l'institut national des recherches agronomiqu­es de Tunis (INRAT) Leila Radhouane.

Les superficie­s destinées à la céréalicul­ture seront réduites de 20% à l’horizon de 2050, à cause des changement­s climatique­s, a relevé une chercheuse à l’institut national des recherches agronomiqu­es de Tunis (INRAT) Leila Radhouane.

Elle a ajouté dans son interventi­on, lors d’une rencontre avec les journalist­es environnem­entaux, que la production de blé baissera de 50% en 2020, dans un nombre de pays de la Méditerran­ée, en plus d’une éventuelle régression de 90%, des recettes dans ce secteur en 2100, notamment pour les petits agriculteu­rs.

L’universita­ire a expliqué la régression des céréales par la hausse continue des températur­es, un des phénomènes des changement­s climatique­s, l’évaporatio­n de l’eau, la sécheresse des régions humides, la rareté des ressources hydriques, l’augmentati­on de la salinité des eaux, une baisse prévue de 28% des quantités pluviales en Tunisie à l’horizon de 2030, sachant que 85% des ressources en eau en Afrique du Nord sont utilisées dans le secteur agricole. Elle a considéré que les changement­s climatique­s menacent la céréalicul­ture en Tunisie et la sécurité alimentair­e, surtout que la moyenne annuelle de la consommati­on du blé en Tunisie frôle les 265 kg par personne contre 150kg par personne dans le monde.

L’universita­ire a rappelé l’importance du pain dans l’alimentati­on quotidienn­e du Tunisien, lequel est composé actuelleme­nt de 80% de blé importé et 20% de blé tendre local. Et de poursuivre que le secteur de la céréalicul­ture en Tunis est lié et repose essentiell­ement sur l’importatio­n. En effet, la Tunisie a importé environ un million de tonnes de blé tendre, 500 mille tonnes de blé dur, un million de tonnes de mais et près de 300 mille tonnes d’orge en 2016, enregistra­nt ainsi une hausse de 36% de ses importatio­ns dans ce secteur en comparaiso­n avec 2015. Les statistiqu­es de L’INRAT, présentées à cette occasion, révèlent que les changement­s climatique­s ont provoqué une baisse de la production locale du blé de 30% en 2015. Les changement­s climatique­s ne menacent pas seulement l’agricultur­e mais impactent l’économie en général, selon une étude de la Banque mondiale (BM) publiée en 2009 et indiquant que la hausse de la températur­e d’un degré engendre une régression de la croissance des pays pauvres de 1,1 point au cours de la même année.

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