Interventions et vigilance accrues
Le président du comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, Taoufik Bouderbala, a fait part, vendredi 11 novembre, à Tunis, de la détermination de ce comité d’assumer, à l’avenir, pleinement son rôle, conformément aux prérogatives que lui confère la loi et en mettant à profit les opportunités offertes par le nouveau contexte tunisien propice au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Ainsi, selon son président, le comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, qui est une institution publique, active sur la scène nationale depuis 1991, en tant qu’organe consultatif, avant d’être institutionnalisée et voir ses attributions s’élargir en 2008 par une loi spéciale, va veiller au grain sur les domaines de son ressort.
Lors d’un point de presse tenu, au siège du comité, à Tunis, Taoufik Bouderbala a souligné qu’en attendant la mise en place de l’instance nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales, prévue par la nouvelle constitution tunisienne de 2014, pour prendre la relève, le comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales a du pain sur la planche, à commencer par l’épuration des législations tunisiennes de tout ce qui est contraire aux principes des droits de l’homme et des libertés fondamentales, outre la formulation de son avis sur tous les nouveaux projets de lois afin d’être conformes à ces principes. La consultation du comité à ce propos est obligatoire, selon la loi. Mais, le comité compte aussi intervenir en vue de réguler le discours officiel de manière à ce qu’il ne s’écarte pas de cette voie. Le comité a aussi la compétence d’effectuer des visites, y compris les visites inopinées, dans les prisons et les espaces de garde à vue, pour se rendre compte des conditions de détention et de garde à vue. Depuis sa recomposition, en juillet dernier, ses membres ont fait des visites à cet effet. Toutefois, le comité reçoit, aussi, des plaintes concernant toutes les atteintes aux droits de l’homme et des libertés fondamentales. En 2016, il a reçu jusqu’à présent une centaine de plaintes dont 80% sont à caractère social et économique, et d’après les données fournies par les membres du comité, ses interventions ont donné des résultats positifs comme dans la prison des femmes de la Manouba où, grâce à ses recommandations, des améliorations ont été apportées à plusieurs volets, comme la distribution de lait en boites aux bébés qui s’y trouvent en compagnie de leurs mères détenues, ou encore l’affectation d’un hygiéniste pour surveiller l’hygiène, et trois médecins.
SALAH BEN HAMADI