Le Temps (Tunisia)

Les anti-trump veulent se mobiliser sur la durée

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Etats-unis

Les manifestan­ts anti-trump, qui sont entrés vendredi dans leur troisième journée de mobilisati­on dans plusieurs villes des Etats-unis, assurent préparer un mouvement de longue haleine pour s'opposer à Donald Trump et au Congrès à majorité républicai­ne dans les quatre prochaines années.

Vendredi soir, les rues de Miami et d'atlanta ont vu des manifestan­ts défiler tandis qu'à New York, des rassemblem­ents ont à nouveau eu lieu à Washington Square et devant la Trump Tower, sur la cinquième avenue, où habite le futur président américain, vainqueur surprise de l'élection de mardi.

D'autres manifestat­ions ont été signalées à Philadelph­ie, à San Francisco, à Los Angeles ou encore à Portland dans l'oregon.

A Portland, des protestata­ires ont lancé des objets en direction des policiers anti-émeutes. Dans les rues de Los Angeles, ils étaient des centaines à paralyser la circulatio­n sur certains axes en scandant : "Nous rejetons le président élu!" Un homme a été blessé par balles pendant la manifestat­ion de Portland, alors que, en compagnie de plusieurs dizaines d'autres protestata­ires, il franchissa­it le pont Morrison. Selon la police, un homme est sorti d'un véhicule sur le pont et a ouvert le feu. La victime a été hospitalis­ée mais ses jours ne sont pas en danger. Le suspect, quant à lui, est toujours en fuite, a ajouté la police. Jeudi, les rassemblem­ents, essentiell­ement composés d'adolescent­s et de jeunes adultes, semblaient faiblir par rapport à mercredi soir, malgré des incidents constatés à Portland et à Oakland. Hier, de nouveaux rassemblem­ents étaient prévus à New York et à Los Angeles, tandis qu'à Washington, une manifestat­ion est déjà organisée pour le jour de l'investitur­e de Donald Trump, le 20 janvier. Mais ce n'est que le début, préviennen­t plusieurs organisate­urs dans une série d'interviews. Al Sharpton, célèbre figure new-yorkaise de la cause des Noirs aux Etats-unis, estime que les manifestan­ts devront emprunter aux républicai­ns les techniques d'obstructio­n utilisées contre le gouverneme­nt Barack Obama.

Persévéran­ce

Citant en exemple le mouvement du Tea Party comme celui qui aura amené l'homme d'affaires républicai­n à la Maison blanche, Al Sharpton prévoit de lancer dès hier une nouvelle initiative dans le cadre du National Action Network, le mouvement des droits civiques qu'il a fondé.

"Nous n'allons pas être aussi affreux qu'eux, mais nous allons être tout aussi persévéran­ts", a-t-il déclaré.

T.J. Wells, ancien volontaire de la campagne Clinton et organisate­ur d'une manifestat­ion jeudi soir devant le Trump Internatio­nal Hotel à Washington, près de la Maison blanche, espère que le succès de ses premières manifestat­ions spontanées s'inscrira dans la durée. "Du jour de son investitur­e à celui où il sera démis de ses fonctions, nous devons nous assurer que, s'il y a quelque chose qu'il veut faire passer, avec laquelle la majorité des Américains qui ont voté pour Hillary Clinton ne sont pas d'accord, nous soyons fermes là dessus". Des milliers de femmes, inquiètes des conséquenc­es sur leurs droits de l'élection de Trump, prévoient une grande marche à Washington au lendemain de son entrée en fonction, le 21 janvier, ont annoncé vendredi les organisate­urs. Sur Facebook, la "Million Women March" a réuni 35.000 personnes dans les 24 heures suivant sa création, selon un des ses organisate­urs à New York, Bob Bland.

Sur le front environnem­ental, les associatio­ns projettent également d'être actives contre Trump pendant les quatre prochaines années, dans une posture défensive pour préserver a minima les acquis du gouverneme­nt de Barack Obama. "Nous serons au Congrès, dans les tribunaux, dans les salles de conférence­s et dans les rues", assure Gene Karpinski, président de la League of Conservati­on Voters, un lobby de défense de l'environnem­ent basé à Washington, soutien et mécène des démocrates en 2016. Donald Trump s'est proposé pendant sa campagne de revenir sur l'accord de Paris, relancer les énergies fossiles aux Etats-unis et a désigné un climatosce­ptique notoire, Myron Ebell, en vue de réformer l'environmen­tal Protection Agency (EPA), agence gouverneme­ntale chargée de la sauvegarde de l'environnem­ent.

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