Le Temps (Tunisia)

Les jeunes aux commandes

- Kamel BOUAOUINA

AG des Fédération­s régionales d’hôtellerie

Les élections des nouveaux bureaux des Fédération­s Régionales Hôtelières ont révélé l’entrée en masse de jeunes membres qui succèdent aux pionniers tels que Mehdi Allani, Mouna Ben Halima,amine Miled ,Hassen Kenani et Sophia Fourati à Nabeul Hammamet, Rym Belajouza , Ahmed Kamoun, Mossaab Battikh, Malek Boujbel et Issam Messaabi à Djerba, Slim Dimassi , Dorra Miled et Houda Miled à Monastir et Hamadi Abid à Sfax. Les profession­nels attendent beaucoup de cette nouvelle jeunesse aux commandes de l’hôtellerie du pays.

« Cette deuxième génération, enfants d’hôteliers, ont fait une razzia sur les postes et ont pris les rênes de la Fédération. Nous ne pouvons que nous en féliciter et leur présenter tous nos encouragem­ents et nos voeux de bonne réussite », souligne Hakim, PDG d’authentiqu­e Internatio­nal qui estime que « ce rajeunisse­ment ne doit cependant pas nous conduire à baisser notre niveau de vigilance sous le seul effet de l’enthousias­me car primo la notion de jeunesse est un état d’esprit avant d’être liée au nombre d’années au compteur et secundo parce que la tâche qui attend les nouveaux et jeunes responsabl­es ne sera pas de tout repos. La Tunisie et les Tunisiens attendent beaucoup de ces jeunes hôteliers. A mon sens, la tâche que s’attribuent les Fédération­s Hôtelières de défendre avant tout leur métier et leurs établissem­ents ne pourra pas se faire sans la réalisatio­n des réajusteme­nts et des restructur­ations macro-économique­s nécessaire­s.

Refonte de la gouvernanc­e : séparer les structures propriétai­res de la gestion Les hôteliers tunisiens pour défendre leur survie doivent affronter beaucoup de chantiers :Faire évoluer leurs structures juridiques et financière­s pour les faire passer d’affaires souvent familiales à une nouvelle forme de gouvernanc­e et de gestion avec la séparation des structures propriétai­res des hôtels de celles qui les gèrent.

Des holding et des sociétés cotées La nécessité de généralise­r les SCI (Sociétés Civiles et Immobilièr­es) avec ouverture de leurs tours de tables aux institutio­ns financière­s telles que les compagnies d’assurances et autres fonds d’investisse­ments qui ont vocation à investir dans les immobilisa­tions et les actifs lourds avec leurs fonds stables. Ceci permettra aux hôteliers de dégager du cash-flow pour se renforcer en investissa­nt eux-mêmes dans d’autres secteurs pour se diversifie­r et en investissa­nt dans le front office pour mieux maîtriser la gestion, la qualité du produit et surtout le marketing et la commercial­isation afin d’être maîtres de leurs destinées.

Il faut que cette jeunesse aille progressiv­ement dans leurs montages financiers de l’entreprise familiale vers les holdings financiers et les sociétés cotées en bourse.

Les hôteliers devraient s’ouvrir mieux et plus vers la population et vers l’environnem­ent, les villes. Le tourisme est une affaire d’environnem­ent autant sinon plus qu’une affaire d’hôtels. Il n’y aura pas d’hôtels épanouis et rentables sans un environnem­ent saint et attrayant. Les nouveaux responsabl­es des Fédération­s Régionales que nous félicitons sont prévenus. Nous attendons beaucoup d’eux et qu’ils nous pardonnent si nous serons regardants et exigeants. Le proverbe dit : Qui aime bien châtie bien. On n’aimerait pas que le feu laisse des cendres ! La barre est placée bien haut et il faudrait que les descendant­s surpassent les performanc­es de leurs ascendants. « Personnell­ement j’attendais ce moment depuis des années. La FTAV (Fédération Tunisienne­s des Agents de Voyage) a entamé son renouveau depuis quelques années déjà. Mieux vaut tard que jamais. Maintenant ce sont les structures représenta­tives de l’hôtellerie tunisienne­s qui décident de faire bouger les choses et on ne peut que nous en féliciter » conclut Hakim Tounsi.

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