Encore beaucoup de flou dans les esprits à éclaircir
La présidence des cheikhs de la mosquée Ezzitouna, à Tunis, et l’association zeitounienne pour la culture et les sciences ont lancé un programme de conférences scientifiques sur l’islam , dans les diverses villes de la Tunisie, destiné, nous a dit le président de l’association, Ali Lâaouini, à mieux éclairer les auditeurs parmi les citoyens, sans distinction, sur les fondements et les préceptes impérissables de leur religion, car, a-t-il ajouté, il y a, encore, beaucoup de flou dans les esprits, dans ce domaine, notamment , en ce moment, avec l’accentuation des tensions dans les rapports entre les trois grandes doctrines religieuses dominant actuellement la scène islamique, le sunnisme, le chiisme et le wahhabisme.
Dans ce cadre, et après l’inauguration de ce programme, la semaine dernière à Sfax, deux conférences sur les fondements de la foi islamique (al âakida al islamia) ont été données, hier, au siège de l’institut national du patrimoine, à Tunis, l’une par le cheikh Issam Ouerghi, et l’autre par le cheikh Belgacem El Gasmi, en présence du président des cheikhs de la mosquée Ezzitouna, Amor Yahyaoui, qui a fait part, à cette occasion, de la volonté de la présidence de ce prestigieux établissement islamique de renforcer l’enseignement zitounien de manière à le hisser au rang d’un enseignement académique de très haut niveau. Par leur qualité, leur profondeur scientifique, et la compétence de leurs auteurs, les deux conférences s’inséraient parfaitement dans cette optique..l’auditoire très nombreux, composé, entre autres, de professeurs et d’étudiants, n’a pas été passif et a participé activement à la discussion ayant suivi les deux communications. Dans la déclaration qu’il nous a faite, le président de l’association zeitounienne pour la culture et la science a indiqué que ces deux conférences visent à défendre le malékisme qui est la doctrine officielle de la Tunisie et de la mosquée Ezzitouna, en ce qui concerne le culte, et l’ashâarisme, ou courant ashâarite qui s’en réclame, en ce qui concerne l’explication et l’interprétation des aspects théologiques, comme la question des attributs de Dieu ou encore le problème de savoir si le Coran est ancien ou s’il est créé, qui avait divisé longtemps les musulmans et représenté une véritable épreuve pour eux . Dans ce contexte, le Pr Issam Ouerghi a affirmé que l’approche aschâarite est la plus authentique et correspond au vrai sunnisme tel que professé par l’ensemble de la communauté musulmane et ses savants depuis les origines, s’inscrivant en faux contre les adeptes du courant wahhabite qui, a-t-il dit, « prétendent que la doctrine wahhabite et les courants qui la fondent, représentent l’islam authentique et que toutes les autres doctrines islamiques sont des hérésies». Il a dénoncé le recours systématique de ces derniers à la dénaturation des textes afin de justifier leur position, signalant des dénaturations de ce genre opérées aux écrits d’el Ashâari, fondateur de l’aschâarisme, afin de le montrer sous un faux visage, outre leurs affirmations relatives aux attributs de Dieu, contraires à ce qui fait l’unanimité de tous les musulmans, en soutenant que les images semblant personnifier Dieu, et le présenter comme une personne ayant un visage, deux mains, etc… dans le
Coran doivent être prises à la lettre, alors que tous les autres musulmans disent qu’il faut y croire sans chercher à les expliquer.
Salah BEN HAMADI